Les jeunes diplômés ne connaissent pas la crise

Sébastien Tranchant

Pour l'Apec, l'insertion professionnelle des étudiants de l'an passé se passe bien. Plus des trois quarts occupent actuellement un emploi, et 70 % sont cadres. Les universitaires profitent de ce contexte favorable même si certaines filières (sciences humaines, communication, économie, droit...) peinent toujours.

La sinistrose actuelle n'a pas l'air de freiner les jeunes diplômés dans leur conquête du marché de l'emploi. Selon une étude* de l'Apec sur l'insertion professionnelle de la promo 2007 des bac + 4 et plus, 77 % des diplômés sont aujourd'hui en poste  (+ 2 points par rapport à 2006). La moitié des jeunes interrogés a trouvé un emploi en un mois.

Des recrutements plus ouverts

« L'amélioration des conditions d'emploi des jeunes diplômés reflètent l'intérêt accru pour les débutants, note l'Apec. 70 % ont décroché le statut cadre (+ 4 points), 62 % ont obtenu un CDI (+ 3 points) ». Ces bons chiffres sont la conséquence de deux facteurs conjugués : le vieillissement de la population active d'une part ; les tensions qui règnent sur le marché de l'emploi d'autre part. Les candidats formés se faisant plus rares proportionnellement aux besoins, les boîtes ouvrent plus largement leur éventail de recrutement de cadres. « Les entreprises, confrontées à des difficultés de recrutement répondent plus vite aux CV et s'ouvrent plus aux jeunes des universités » commente Gabriel Artero, le président de l'Apec. Bouygues Construction a accru ses contacts avec les facultés en se rapprochant notamment de « 300  formations universitaires cibles » indique Vincent Nicot, le DRH.

Des salaires en hausse

Les champions de l'insertion - avec un taux de 90 % - sont issus des filières informatique, télécommunication et multimédia mais aussi médicales, paramédicales et sociales. Viennent ensuite les ingénieurs et les diplômés de grandes écoles de commerce. Bien qu'ils rencontrent plus de difficultés à s'insérer dans le monde du travail (ils sont en moyenne 70 % à occuper un emploi), les universitaires ont vu cette année leur rémunération progresser nettement, à 26 700 € brut annuels, contre 31 000 € attribués aux diplômés des grandes écoles. Globalement, le salaire d'embauche médian d'un bac + 4 et plus s'élève à 27 300 € (soit 1400 € de plus que l'année passée).
Bien que la pénurie des cadres profite aussi aux diplômés de l'université, l'Apec relève néanmoins de fortes disparités entre les filières. Les cursus en droit, économie, édition, communication, sport, ou encore sciences humaines sont davantage boudés par les recruteurs.

*Enquête réalisée au téléphone entre le 3 avril et le 7 mai 2008 auprès de 4014 diplômés bac + 4 et plus.

Sébastien Tranchant
Sébastien Tranchant

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