La jeunesse semble ravie de voyager. Du moins si l’on en croit l’étude réalisée par l’Ifop pour l’agence de communication Rumeur Publique. L’institut a interrogé un millier de jeunes âgés de 18 à 30 ans à la fin octobre et 79% d’entre eux sont formels : ils sont prêts à changer de région pour des raisons professionnelles. 61% d’entre eux sont carrément prêts à s’installer à l’étranger pour les mêmes raisons. Faut-il s’en alarmer et hurler à la fuite des cerveaux ? Jérome Gras, qui a analysé l’enquête, tempère. Pour le directeur exécutif du cabinet de recrutement Page Personnel, deux facteurs expliquent ce score, plus encore que la situation de l’emploi en France. « C’est la jeunesse des répondants, d’abord. Les 18 – 25 ans sont plus mobiles que les 25 – 30 ans. Et puis, on constate que ce sont les diplômés des grandes écoles qui sont les plus ouverts aux voyages ». Et pour cause : un stage de 6 mois à l'étranger est souvent obligatoire dans leur cursus scolaire et ils ont généralement un meilleur niveau en langues.
La fin du métier à vie
Mais au-delà du goût des voyages, les jeunes semblent également en avoir fini avec l’emploi à vie prôné par leurs aînés. 30% seulement d'entre eux pensent effectuer toute leur carrière au sein de la même entreprise. Quant à exercer à vie la même profession, c’est là encore une valeur qui a du plomb dans l’aile : 83% se disent prêts à changer de métier au cours de leur vie active. L’enquête Ifop semble dresser, en filigrane, un portrait-robot de la génération Y. « C’est une génération ou la rémunération et la progression de carrière n’est plus la seule motivation », note Jérome Gras. L’intérêt du métier arrive en tête des critères de motivation pour changer de région, devant le niveau de salaire. « L’intérêt de la région en question est également important pour les 18-30 ans ».
L’enseignement et l’entreprise sur la même longueur d’onde ?
Ce tour d’horizon d’une génération se penche aussi sur les cursus d'étude suivis par ces jeunes. Et curieusement, l’inadéquation entre l’enseignement et l’entreprise est moins flagrante que ce que certains prétendent souvent. Ainsi, 55% des jeunes actifs trouvent que leur poste actuel leur permet de mettre en application les connaissances acquises durant leur scolarité. « Attention, précise néanmoins là encore le directeur de Page Personnel, ça dépend des professions. On s’est aperçu par exemple que, dans les métiers de l’informatique, les études correspondaient bien avec le monde du travail, beaucoup moins pour ceux qui ont étudié le marketing ». Le cursus des écoles de commerce seraient-ils à revoir ? « En fait, il s’avère que de nombreux diplômés en marketing exercent d’autres fonctions une fois entrés dans la vie active ». La mercatique mène à tout, à condition de savoir en sortir?
Michel Holtz © Cadremploi.fr
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