Souvent taxés d’individualistes, les moins de 35 ans sont pourtant bien plus ouverts qu’on ne veut le faire croire. C’est ce que conclut une étude* qui s’est intéressé aux générations Y et Z, spécialement à Paris et Lyon, et leur rapport aux lieux de travail, récemment publiée par la société JLL, spécialisée dans l’immobilier d’entreprise. Selon ses conclusions, 49 % d’entre eux déclarent qu’ils seraient plus engagés dans une organisation adoptant un modèle de démocratie d’entreprise. Les espaces qui les inspirent sont d’ailleurs tous marqués par une dimension collaborative et communautaire. Panorama de ceux qu’ils préfèrent à Paris.
Les espaces de coworking
Selon l’étude, les moins de 35 ans considèrent ces lieux comme des solutions temporaires. Mais ils sont séduits par les opportunités de rencontres dans un cadre mêlant lieu de travail et bistrot.
L’Anti-café : Cadremploi vous en parlait déjà dans un dossier sur les nouveaux lieux de travail des cadres français. Le concept de ces cafés pas comme les autres est finalement assez simple. Vous arrivez avec votre ordinateur et payez le temps que vous passez à travailler mais pas ce que vous consommez. Il en existe désormais six, implantés entre Paris, Aix-en-Provence et Rome.
La Mutinerie : Ici on travaille sur des tables de ping-pong éclairée par des cônes de signalisation ou dans des fauteuils qui ressemblent à ceux de nos grands-parents. Décontractée par définition, La Mutinerie a été créée par trois frères et un ami d’enfance qui en 2010 voulaient des bureaux qui leur ressemblent.
WeWork : Le lieu n’est pas encore ouvert à Paris, mais les jeunes l’attendent déjà. Il faut dire que la société WeWork, créée par Adam Neumann et Miguel McKelvey, est un géant du coworking. Ou plutôt une licorne, puisqu’elle est valorisée à 16 milliards de dollars, sans même avoir mis un pied en bourse. De San Francisco à Mexico en passant par Sydney ou Tel Aviv, les espaces WeWork se développent partout dans le monde. Le premier a été implanté en 2010 à Times Square, au cœur de New York. À Paris, c’est au 33 rue La Fayette, dans le IXᵉ arrondissement, que l’entreprise américaine a décidé de poser ses valises.
Les incubateurs
Ce ne sont pas des espaces de coworking mais des salariés de start-up y travaillent. Et l’idée de partager un lieu commun pour participer au développement de différentes start-up semble du goût des jeunes actifs. Selon JLL, ils apprécient l’atmosphère d’émulation et de fourmillement d’idées qui y règne.
Numa : Situé rue Caire, en plein quartier du Sentier, le Numa est désormais un lieu connu de l’écosystème numérique parisien. Un bar, un espace de coworking, une salle de conférence, un accompagnateur d’entreprises dans leur transformation digitale, un incubateur de start-up, il est tout cela à la fois, et ce, depuis 15 ans déjà. En 2015, l’association se transforme en entreprise et lève des fonds pour exporter son concept à l’international. Désormais, Bangalore, Barcelone, Mexico et Moscou possèdent elles aussi un morceau de Sentier.
Agoranov : Derrière Agoranov, il y a des fondateurs prestigieux tels que l’École Normale Supérieure, l’Inria, l’Université Paris-Dauphine, Sorbonne Universités et le label d’écoles ParisTech. Une alliance des forces dont le résultat donne un incubateur public de 2 300 mètres carrés, hébergeant des jeunes pousses et leurs collaborateurs. Entre bureaux ouverts, open-space et laboratoires, Agoranov propose des formations, des conférences et des rencontres avec d’autres entrepreneurs pour attiser la créativité de ses locataires. En parallèle, une équipe d’experts maison propose son accompagnement sur certaines thématiques de développement. Un espace de travail qui garde donc le cerveau et les idées en éveil.
Lieu semi-public et privé
Ce n’est pas un lieu destiné au travail, mais les générations Y et Z se l’est approprié. Selon les témoignages de l’étude, les moins de 35 ans les apprécient pour l’équilibre qu’il propose entre calme et animation.
La Gaîté Lyrique : Cet ancien théâtre du IIIᵉarrondissement de Paris, reconverti en espace multiculturel, en plus d’être une salle de spectacle et une bibliothèque, dispose d’un bar où free-lance et télétravailleurs s’installent pour profiter du wifi gratuit, à condition bien sûr de consommer. La bibliothèque est également disponible, mais difficile de passer des coups de fils à vos clients. De plus, vous aurez besoin d’y adhérer pour en avoir l’accès.
*Étude menée par l’institut CSA pour JLL au printemps 2016 auprès de 211 salariés de moins de 35 ans travaillant en Île-de-France et en région lyonnaise. Parallèlement trois entretiens qualitatifs de deux heures ont été réalisés et animés par UBTrends.