Les mails, smartphones et autres TIC augmentent la charge de travail des cadres

Nathalie Alonso

Internet, courriels, smartphones ont pris le pouvoir au bureau. C'est excellent pour votre productivité, affirme votre patron. Mais le Centre d'analyse stratégique (CAS) fait entendre un autre son de cloche : la boîte mail ne fait pas que cracher des courriels, elle favorise aussi le stress et d'autres risques psycho-sociaux, conclut l'institution dans son dernier rapport, L'impact des technologies de l'information et de la communication (TIC) sur les conditions de travail.

Pour les experts du CAS, qui ont travaillé avec la direction Générale du Travail (DGT), les nouvelles technologies peuvent engendrer "une augmentation du rythme et de l'intensité du travail". Conséquences pour les salariés : interruptions intempestives, sensations d'urgence mais aussi appauvrissement des liens sociaux et isolement de ceux qui sont les moins à l’aise avec l’informatique.

Si près de 2 salariés sur 3 sont concernés par les TIC, ce sont les cadres, hyper-connectés, qui encaissent "la plus forte surcharge en termes d'information et de communication, directement liée aux nouveaux systèmes d'information (…) avec une difficulté nouvelle liée au management à distance", souligne le rapport.

En outre, les salariés devenus esclaves de leur smartphone subissent le contrôle constant de leurs supérieurs, ce qui peut être ressenti comme une « atteinte à l’autonomie », selon le CAS.

Pour éviter le burn out tant redouté, les experts préconisent la mise en place de bonnes pratiques au sein de l’entreprise et notamment l’encadrement des horaires d’envoi d’emails. Récemment sur Cadremploi, le chercheur Fernando Lagraña avançait d’ailleurs d’idée d’un « permis de mailer » pour absoudre les sept péchés capitaux du mail. Car les spécialistes des TIC sont formels : les entreprises, victimes de la surinformation et de l’orgie communicationnelle, sont menacées d’infobésité.

Quelques entreprises ont donc décidé de se mettre à la diète dont Atos Origin, qui promet de bannir le mail interne dans trois ans.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
Nathalie Alonso

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