Les moches ont moins de chances en entretien d’embauche?

Nathalie Alonso

Faut-il avoir une belle gueule pour décrocher un job ? En tout cas, ça aide, affirme très sérieusement une étude originale publiée récemment dans le Journal de psychologie appliquée, qui prouve encore une fois que la beauté paie dans le monde du travail.

Les chercheurs de l’université texane de Rice, en collaboration avec celle de Houston, ont ainsi souligné qu’en entretien d’embauche les recruteurs pouvaient être distraits lorsque les candidats ont le visage marqué par des défauts, tels des cicatrices ou des tâches de naissance. Et selon eux, ce n’est pas de bon augure pour la suite de la candidature.

Pour arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont suivi l’activité visuelle de 171 étudiants à qui ils ont demandé de regarder la vidéo d’un entretien. Les chercheurs les ont ensuite questionnés sur ce qu’ils avaient retenu du candidat.

« Durant une conversation, votre l’attention est naturellement dirigée sur un triangle comprenant les yeux et la bouche », explique Juan Madera, professeur à l’université de Houston. « En suivant le degré d’attention porté sur l’extérieur de cette zone, nous avons constaté que les recruteurs étaient attentifs à ces stigmates et que plus ils l’étaient, moins ils se souvenaient des propos du candidat », précise-t-il.

Et faire subir ce « test » à des professionnel des ressources humaines ne change pas grand-chose : dans un second volet de l’étude, 38 managers inscrits en formation continue (en master de gestion et/ou en MBA), tous rodés au recrutement, ont rencontré en face à face un certain nombre de candidats ayant des tâches de naissance. Conclusion : les « recruteurs » avaient beaucoup de mal à contrôler leur attention, et pire, ils réagissaient davantage que les étudiants qui avaient seulement visionné les entretiens.

Conclusion du professeur de psychologie : « Il y a toujours une réaction humaine négative face à une marque faciale ». Mais, rassurons les candidats concernés, cette étude certes scientifique ne nous semble pas signifiante au point de s’en remettre au bistouri. Evidemment.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
Nathalie Alonso

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