Les stéréotypes ont la vie dure en entreprise. Près de 90 % des 4 035 hommes et femmes interrogés par le réseau Grandes écoles au féminin dans le cadre de son enquête « Mixité, une clé dans un monde qui change », publiée le 2 mars 2015, s’en disent témoins dans leur société. Ils collent autant à la peau des hommes qu’à celle des femmes. On s’attend à ce qu’elles privilégient leur vie familiale, soient peu disponibles et manquent de confiance en elles. À l’inverse, on considère encore qu’un homme est plus disponible, privilégie sa carrière, aime le pouvoir et est sûr de lui.
Les stéréotypes nous forcent à jouer un rôle
Malgré la persistance de ces stéréotypes, 96 % des sondés pensent que plus de mixité serait utile pour leur organisation. Pour 57 % d’entre eux, la persistance des clichés prive l’organisation de talents. Ils estiment aussi qu’ils empêchent les entreprises d’imaginer d’autres formes de leadership. 26 % pensent même que les stéréotypes forcent les hommes et les femmes à jouer un rôle.
Cooptation masculine, management, manque de femme… les autres freins à la mixité
Mais les stéréotypes ne sont pas les seuls freins à la mixité en entreprise aux yeux des cadres. 52 % des sondés estiment que les hommes ont encore trop tendance à se coopter entre eux. 37 % considèrent que les modes traditionnels de décision et de management empêchent les femmes d’être davantage représentées parmi les cadres. Ils sont aussi nombreux à imputer le manque de mixité à la difficulté de recruter des femmes dans certains secteurs. Autres freins : le retrait des femmes, comparé aux hommes, pour 3 cadres interrogés sur 10, la peur qu’elles suscitent (pour 9 % des cadres) et le manque d’un cadre règlementaire contraignant (pour 6 %). Un avis que rejoint le réseau des Grandes écoles au féminin qui plaide pour l’instauration de quotas de femmes dans les entreprises françaises.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Doit-on imposer des quotas de femmes dans les entreprises, comme on l’a déjà fait pour les conseils d’administration (qui doivent compter au moins 40 % de femmes désormais) ?