Les syndicats font les yeux doux aux cadres

Nathalie Alonso

Les cadres bientôt mieux représentés par les syndicats? Les organisations se livrent en tout cas une bataille de com' pour s'attirer la sympathie (et les voix) des cols blancs. Une façon aussi de casser l'idée reçue selon laquelle les cadres ne s'intéressent pas à chose syndicale.

Pour la première fois, l’Ugict, la CGT des cols blancs, va lancer une campagne publicitaire nationale, d’ici à la fin de l’année. Avec seulement 80.00 adhérents, la centrale cégétiste, 2ᵉ syndicat de France, connu pour sa défense du monde ouvrier, est en effet à la traîne chez les cadres. Or le tandem Jean-François Bolzinger-Marie-José Kotlicki, à la tête de l'Ugict, veut alerter les cadres sur leurs conditions de travail.  « On leur demande aujourd’hui d’atteindre des objectifs croissants, de relayer des décisions destructrices sur les plans économique et humain, d’être hautement qualifiés, d’accepter des rémunérations inférieures. Le tout sans compter leurs heures.»

La CFDT Cadres, qui prépare son 14ᵉ congrès prévu à Arras les 5, 6 et 7 juin prochain, veut elle aussi recruter en masse. La branche cadres du 1ᵉʳ syndicat de France se dit en tête chez les cadres du privé. Elle regroupe 26,8 % des voix dans ce collège d’après les résultats d’élections professionnelles publiés fin mars, mais elle veut faire mieux... et voler la vedette à la CFE-CGC, le syndicat le mieux identifié par les cadres. Avec 143.000 adhérents, la confédération se place en  première place « dans le collège encadrement, avec 27,79 % des voix », d’après les dernières élections prud’homales.

En retrait, l’Ugica (CFTC) et FO Cadres jouent la carte de la différence. La première se pose en championne de la participation des cols blancs à la gouvernance des entreprises. Tandis qu’Eric Peres, secrétaire général de FO Cadres (en congrès les 6 et 7 juin à Avignon), estime qu’il y a une marge de progression pour toutes les confédérations. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: « Dans le privé, les cadres représentaient 200 000 personnes en 1947, à la naissance de l’Agirc. On en compte désormais 3,5 millions ».

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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