Les vertus de l’échec selon Yannick Noah

Céline Husétowski

Dans le sport comme dans l’entreprise, il y a des victoires et des défaites. Dimanche dernier, l’équipe de France de tennis s’est inclinée face à la Croatie en finale de la Coupe Davis. Mais Yannick Noah n’a pas tout perdu.
Les vertus de l’échec selon Yannick Noah

Apprécier le goût de la défaite

« On s’est fait défoncer, ils étaient plus forts que nous », a lâché Yannick Noah en conférence de presse. Seul Français à avoir remporté le tournoi de Roland-Garros en 1983, chanteur à tubes dans les années 1990, il ne lui manquait plus qu’une victoire en tant qu’entraîneur. Un échec pour l’entraîneur de l’équipe de France ?  

Plutôt un constat : « Il faut tirer les leçons de cette défaite, ça sert aussi de perdre a-t-il dit au micro de France info. Ce qui est important c’est de faire l’état des lieux des deux côtés et c’est bien de perdre pour ça. », a-t-il rajouté.  Yannick Noah aurait-il entendu La voix des sages comme dans sa chanson ?

Dans le sport, il y a deux possibilités soit tu perds, soit tu gagnes, mais il y a aussi une troisième voie : tu apprends. Et d’ailleurs « même les victoires cachent des faiblesses », a-t-il analysé devant un parterre de journalistes.

Pas revanchard, ni aigri par sa défaite, il a tenu à exprimer sa gratitude : « Je suis vraiment béni. J’ai donné tout ce que j’avais et j’ai aussi beaucoup reçu de cette expérience. », a-t-il expliqué au Parisien.

Protéger son équipe

Partir en protégeant son équipe, ça pourrait être une des autres leçons de Yannick Noah. « Aujourd’hui je suis tranquille parce qu’on a fait le maximum par rapport à ce qu’on avait », a-t-il expliqué au micro de France Info.

Assez transparent sur les problèmes qu’il a rencontrés, il avoue ne pas avoir réussi à aider Gaël Monfils, membre de l’équipe de France de la Coupe Davis.  « Je pensais qu’il allait être mon joueur de base pendant 3 ans, mais je n’ai pas réussi à l’aider en tant que capitaine », a-t-il expliqué en conférence presse.

Autre mea culpa : sa méthode de management. « Je me trompe souvent et ce n’est pas fini », s’est-il confessé devant les journalistes.  En tant que capitaine, il a mis en place une méthode de management innovante : « Je sélectionne au dernier moment pour créer l’émulation et ce n’est pas du goût de tous les joueurs », a-t-il expliqué. Gilles Simon, membre de l’équipe de France de la Coupe Davis, a exprimé sa difficulté avec ce fonctionnement. « Je ne pouvais pas lui dire une semaine avant s’il allait jouer, et ce n’était pas sa manière de fonctionner », a-t-il regretté.

Etre inspirant et inspiré

C’est Amélie Mauresmo qui remplacera Yannick Noah en tant que capitaine de l’équipe de France. « Ça sera une super capitaine, a-t-il lancé. Elle a été numéro 1 mondiale et a entraîné Andy Murray, et c’est ma sister », a-t-il plaisanté au micro de France Info.

En termes de management d’équipe, « Elle saura peut-être mieux faire que moi », a-t-il avoué au Parisien. Une manière classe de passer le relai.

Yannick Noah quitte le tennis professionnel, mais garde un pied dans ce monde qu’il affectionne. Il continuera à lui consacrer du temps avec l’association Fête le Mur, une association qui lutte contre l’exclusion grâce au tennis. Avec elle, il continuera de partir à la rencontre de jeunes en difficultés et en leur apportant une dose d’inspiration.
Et Yannick Noah connait bien les vertus de ces rencontres car enfant il a rencontré Arthur Ashe, grand champion de tennis, ce qui « a changé sa vie et l’a amené à croire en ses rêves », lit-on sur le site de l’association.

Mais rien n’est vraiment terminé pour Yannick Noah : « Je pars dans ma vie. J’essaie de vivre mes rêves avant qu’il ne soit trop tard. J’en profite un maximum. », a-t-il conclu lors de la conférence de presse.

Yannick Noah a, semble-t-il, malgré la défaite sportive, remporté une victoire sur l’échec.

 

 

 

Céline Husétowski
Céline Husétowski

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