L'homosexualité, encore taboue dans l'entreprise

Nathalie Alonso

Même au sein des entreprises modèles, la question gay reste taboue. C'est ce qui ressort de l'étude Quick-Scan, sur les pratiques RH à l'égard du personnel LGBT (Lesbiennes, gays, bis et trans) publiée vendredi par l'institut Ranstad et L'Autre cercle, fédération d'associations luttant contre l'homophobie au travail.

L'enquête montre que la moitié des entreprises et organismes (46%) ont des difficultés à communiquer sur la question de l'homosexualité, que ce soit en interne ou en externe.

Le chiffre ne surprend guère à cette nuance près que l'étude a été conduite auprès de responsables RH et de responsables diversité et/ou innovation sociale de 26 organismes publics et privés (Parmi eux, SNCF, EDF, l'Agence régionale de santé Ile-de-France, la ville de Poitiers...), français et internationaux. Et considérés comme pionniers en matière de diversité.

Selon les auteurs, le résultat s'explique par le caractère "encore largement tabou" de l'orientation sexuelle au travail, considérée comme un sanctuaire de la vie privée. Pourtant, les conséquences de cet état de fait, elles, sont bel et bien professionnelles : les salariés gays n'ont pas les mêmes avantages que leurs collègues hétéros sur des questions aussi cruciales que la parentalité.

Ainsi, 46% des entreprises n'attribuent pas au conjoint homosexuel pacsé le régime en vigueur correspondant au congé paternité, contre 38% qui l'appliquent. « Faire valoir vos droits afférents à la parentalité, quand vous êtes homosexuel, et a fortiori si vous n'êtes pas le parent biologique, implique de se dévoiler ! Mais encore faut-il être dans un environnement d'entreprise favorable qui soit claire avec le principe de non-discrimination !», réagit Catherine Tripon, porte-parole de L'Autre cercle.

Or, selon une autre étude publiée en février par l'Autre Cercle, 67% des LGBT ne souhaitent pas se dévoiler au sein de leur entreprise, "par crainte de conséquences négatives en termes de carrière et de dégradations des conditions de vie ". Un constat qui vaut pour les cadres comme pour les autres, selon Catherine Tripon : « Plus vous montez dans la hiérarchie, moins les homosexuels ont la liberté, comme les hétéros, de parler de leur vie privée, qu'il s'agisse d'une naissance ou de la maladie de leur conjoint ».

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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