« Lire, c’est voyager », écrivait Victor Hugo. Lire, ce serait aussi… travailler sa créativité. C’est une étude de l’École de management Rotman de Toronto (Canada), publiée dans le Creativity Research Journal le 16 juillet, qui nous l’explique : « lorsqu'on se met à lire une nouvelle littéraire, notre cerveau se met de lui-même en position d'ouverture à l'inconnu ». Jusqu’ici rien de renversant. La suite peut servir d’argument si vous êtes surpris en train de bouquiner au bureau : « Le simple fait de lire avant de se lancer dans un travail nécessitant d'évoluer dans le flou et l'incertitude – comme de chercher des idées neuves dans le cadre de son travail – permet d'y parvenir avec plus d'efficacité. », résume Olivier Schmouker, journaliste spécialisé en management, sur son blog.
Attention, l’effet ne s’applique qu’avec les nouvelles et les romans. « L’Echo » de Paul Bowles, « In the zoo » de Jean Stafford, ou encore « Prohibition » de Glenway Wescott, par exemple. Ce sont les livres qui ont servi lors de l’expérience des chercheurs. Ceux, qui ont rendu leurs lecteurs – des étudiants de l’Université de Toronto – plus à l’aise avec le flou et l’incertitude. A l’inverse, la lecture d’un essai n’a pas eu le même effet : ceux qui avaient choisi de se plonger dans « Le rire » d'Henri Bergson, « Dreams of the death of beloved persons » de Freud ou « Killing for sport » de George Bernard Shawont, ont plutôt dopé leur capacité à comprendre un sujet complexe. Les chercheurs n’en tirent cependant pas de conclusion définitive sur l’impact de la lecture d’un essai sur la compréhension.
Dernière précision à l’intention de ceux qui comptent se rattraper pendant leurs vacances : méfiez-vous, car le phénomène est immédiat, et les chercheurs ne savent pas combien de temps il peut durer… Les lecteurs réguliers s’avèreraient plus créatifs que les autres.
Elodie Buzaud © Cadremploi.fr
Crédit photo : YOUNG-AH KIM / Le Figaro
Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.