Loi sur l'emploi : pour les DRH, la loi vise d'abord à flexibiliser l'emploi

Michel Holtz

La loi sur l'emploi, ça va changer quoi ? Le texte actuellement en discussion au Sénat doit donner plus de souplesse aux employeurs dans le cadre des licenciements et promet, par voie de conséquence, un accès facilité à ces mêmes CDI pour les salariés. L’opération flexibilité fait débat. Le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi » ou Ani (Accord national interprofessionnel) précarise-t-il le marché du travail ou favorisera-t-il l’embauche ? Les DRH viennent de donner leur avis, dans le cadre d’un sondage issu du baromètre "Défis RH" ANDRH-Inergie : plus de la moitié estime que la loi sur la sécurisation de l'emploi vise à flexibiliser l'emploi et 44% jugent en parallèle qu'elle « répond à l'objectif de sécuriser les parcours des salariés ».

Au Sénat, en tout cas, le projet, contrairement au mariage pour tous, pourrait bien réconcilier le temps d’un vote une bonne partie de l’UMP et les sénateurs PS. Car l’abstention annoncée du parti de droite pourrait bien arranger le gouvernement et faire adopter le texte sans l’aide du PC qui s’y oppose. Un texte qui reprend l’accord conclu le 11 janvier dernier par les partenaires sociaux, et en partie expurgé en première lecture à l’Assemblée. Pour certains à l’UMP, le projet ne va pas assez loin. Pour d’autres, au PC, il va beaucoup trop loin. D’où une abstention plutôt approbatrice de la droite, et un refus catégorique pour les communistes. Gérard Larcher, ancien président UMP du Sénat, soutient la démarche, tout en la jugeant « faible, faible » d’où l’abstention bienveillante de son groupe. Quant au PC, il promet des centaines d’amendements pour contrecarrer la future loi.

Reste qu’au final, le texte devrait donc être adopté, grâce aux seules voix du PS et du Centre. A moins que les sénateurs socialistes se laissent aller à adopter quelques amendements de leurs collègues du PC. Ce qui pourrait remettre en cause leur abstention d’encouragement. Une attitude qui ne ferait que retarder la mise en application du texte, puisqu’au final, il serait mécaniquement adopté au Parlement en seconde lecture.

Michel Holtz et Marine Relinger © Cadremploi.fr

Michel Holtz
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