
On peut en vouloir à son boss lorsque ce dernier vous met à la porte. Pas chez Tesla, où certains licenciés remercient leur entreprise pour ce geste. Lorsqu’il y a 3 jours, son patron Elon Musk expliquait sur Twitter qu’il devait se séparer de 9% de ses effectifs (un peu plus de 4 000 personnes), il ne se doutait pas de leur réaction. Et comme en Californie tout va plus vite qu’ailleurs, les intéressés n’ont pas tardé à se voir signifier leur licenciement.
A peine la décision connue, certains d’entre eux se sont répandus sur les réseaux sociaux pour expliquer tout le bien qu’ils pensaient de ce geste, de leur chef et de leur ex entreprise. Comme Kevin qui, sur Twitter, « ne regrette pas d’avoir tout donné ».

De la rancœur ? Pas une seconde. « Je continuerai de soutenir Tesla, en sachant que j’y ai joué un rôle. Merci pour ces années de souvenirs. »
Charlie, lui, est ingénieur. Pas de chance, il venait d’être embauché chez le constructeur de voitures électriques il y a trois semaines seulement. Et c’est sur LinkedIn qu’il s’est fendu d’un petit compliment.

Magnanime, il ne « blâme personne ». Charlie souhaite même « le meilleur pour Tesla, ajoutant : j’ai hâte de voir où Tesla va porter le monde. » Mazette, que dirait-il s’il était resté ou s’il avait obtenu une augmentation.
Peaufiner sa marque candidat
Évidemment, l’enthousiasme de ces messages pose quelques questions. Et même si l’on sait que les clients de la marque, comme ses collaborateurs, sont, pour beaucoup, des militants de la cause électrique, ils n’en ont pas moins conscience du gouffre financier que représente l’entreprise, qui n’a réussi à dégager, en 15 ans d’existence, qu’un bénéfice trimestriel unique en revendant des crédits d’impôt carbone.
Sont-ils convaincus par les bienfaits que Tesla peut apporter à leur CV ? Possible, d’autant que la mention Tesla leur permettra de se vendre rapidement ailleurs. Tous les constructeurs mondiaux, et américains de surcroit, investissent en masse dans la propulsion électrique. Les autres marques (Volkswagen, Ford, etc.) ont déjà fait leur marché en débauchant plusieurs dirigeants de l’entreprise d’Elon Musk, mais les compétences en ingénierie électrique automobile restent rares, en R&D comme en production.
En plus, ces nouveaux candidats sur le marché de l’emploi savent pertinemment ce que détestent tous les recruteurs de la planète : tomber sur un postulant qui dénigre son ancien employeur, par crainte de se retrouver dénigrer à leur tour un jour ou l’autre. Une crainte totalement estompée avec ces Tesla boys énamourés.
