Un boss ultra exigeant – voire carrément dictatorial – vaut mieux que des collègues qui nous snobent. C’est la conclusion d’une récente étude canadienne publiée dans la sérieuse revue Organization Science. « Logique, soutient le sociologue Denis Monneuse, auteur du « Silence des cadres »*, cet ostracisme touche à la motivation principale des salariés : la convivialité avec les collègues, le partage du café du matin et des anecdotes que l’on peut se raconter. »
Une impression d’invisibilité
Ce rejet mène les gens à se sentir invisibles, inutiles et impuissants, à avoir l'impression qu'ils ne sont pas dignes de la moindre attention. Voilà ce qui ressort des milliers d'interviews de salariés compilées par les chercheurs de la Sauder School of Business, de l’Université de Colombie-Britannique.
L’enfer du placard
La cause d’une telle exclusion du groupe de collègues peut avoir plusieurs origines. Parmi elles : la mise au placard décidée par la hiérarchie. Un éloignement des dossiers et de la vie de bureau qui peut avoir des conséquences sur la santé du salarié et peuvent le pousser à la démission. C’est même bien souvent le but de l’opération…
Quand les raisons de discriminer ne manquent pas
« Mais l’exclusion peut aussi être liée à la discrimination, qu’elle soit sexuelle, en raison de diplômes insuffisants ou différents, ou pour une couleur de peau », comme l’a constaté Denis Monneuse au cours de ses enquêtes. « Je pense notamment à ces femmes qui se plaignent d’un univers de travail trop masculin et des blagues sexistes que les collègues hommes n’arrêtent pas de raconter. Lorsqu’elles n’en rient pas, on leur reproche leur manque d’humour pour les exclure du groupe ». Dans l’enfer du boulot, le diable n’est pas toujours le cheffaillon.
*Le silence des cadres – Denis Monneuse aux éditions Vuibert – 18,05 euros
Michel Holtz © Cadremploi
