Non, les jeunes ne veulent pas coucher pour réussir

Ingrid Falquy

Les jeunes sont plus nombreux que leurs aînés à déclarer être prêts à tout pour réussir, y compris coucher. Mais attention à ne pas tirer de conclusions hâtives : cela ne fait pas d’eux des arrivistes qui ne comptent pas surtout sur leurs compétences.
Non, les jeunes ne veulent pas coucher pour réussir

Les jeunes auraient les dents qui rayent le plancher. Ils seraient prêts à tout pour gravir les échelons. Même la promotion canapé ne leur fait pas froid aux yeux. En tout cas, c’est ce que laissent penser les gros titres traitant du sondage réalisé par Opinionway pour les éditions Tissot. Mais derrière cette information un brin racoleuse, des explications et des nuances sont à apporter. Certes, 18 % des 18 à 24 ans se disent prêts à coucher pour réussir. Certes, ils sont bien plus nombreux que leurs aînés à se dire prêts à tout. Mais ce n’est que le résultat d’une génération inquiète et à la fois motivée qui répond instinctivement "oui" à chacune des attitudes suggérées par le sondeur.

Voici quelques exemples tirés des douze attitudes proposées par l’institut de sondage

Pas la même vision de l’entreprise

Contrairement à leurs aînés, les 18-24 ans pensent tout simplement qu’il est normal d’être prêts à tout. Pour eux, l’entreprise est un lieu où il faut se battre. Ainsi, ils pensent à 84 % que leurs collègues sont dans la même optique. Mais attention, se battre ne signifie pas forcément user d’armes déloyales, selon eux. La preuve : alors que l’ensemble des salariés estime que les flatteurs et les égoïstes sont les plus récompensés en entreprise, les plus jeunes sont les seuls à croire que les compétences comptent plus. Ils sont aussi plus nombreux à déclarer faire confiance à leurs collègues (75 % pour les 25-34 ans).

Une génération inquiète

Mais pourquoi en arriver à de tels extrêmes ? Parce que la génération Y est inquiète. Quand on lui demande de se définir, elle se dit génération sacrifiée, selon le grand sondage Génération quoi.  Ainsi 70 % des 18-25 ans déclarent ainsi être prêts à travailler plus pour gagner plus. Rien de plus normal pour ceux qui ont grandi avec la crise.

Une réalité lointaine

Il faut tempérer leurs réponses en comparant la réalité dans laquelle ils vivent avec celle de leurs aînés. . Quand on n’est pas encore installé dans une entreprise, on peut en avoir une vision romancée. Alors, est-ce qu’un jour il faudra user de ses charmes ou manipuler un peu ses pairs ? Pourquoi pas. Après tout, on ne peut pas prévoir ce qui arrivera. Au contraire, plus on est âgé, plus ces propositions s’inscrivent dans un contexte concret. Quand on a une idée très précise de la personne avec qui s’acoquiner pour avoir la promotion, on y réfléchit à deux fois…

Ingrid Falquy
Ingrid Falquy

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