Recrutement dans le numérique : ça ira mieux demain

Michel Holtz

La fin d’année approche, et à l’heure du bilan, le secteur du numérique s’accroche. Mais c’est plutôt à des espérances futures qu’à ses comptes 2013. Car le volume d’affaires des adhérents du Syntec numérique, le syndicat qui regroupe 80% des entreprises de la filière, a vu son volume d’affaires baisser de 0,3% cette année. Pas une Bérézina, mais un flottement évidemment lié à la passe difficile que traverse les entreprises clientes des ESN, plus connues sous leur ancien petit nom de SSII, et des boîtes de conseil qui plongent respectivement de 0,3% et 2%. Les éditeurs de logiciels, quant à eux, se portent bien. Ils affichent même un bilan positif de +1,4%. Une bonne santé qui dope ces éditeurs et leur font espérer des jours meilleurs encore, puisque 65% d’entre eux, selon des chiffres livrés hier par le Syntec, prévoient d’embaucher en 2014. Et ils ne sont pas les seuls. Leurs compères des ESN misent eux aussi sur un coup de fouet l’année prochaine, en prévoyaient une petite hausse de 1,4% de leurs activités. Des embauches qui devraient donc retrouver leur moyenne habituelle de 30 000 recrutements, dont 7 000 créations pures. Et le Syntec de rappeler les chiffres moyens de ces 20 dernières années : 10 000 créations de postes par an.

Pénurie d’un côté et chômage de l’autre

Des offres d’emploi, des créations de postes, des start-ups qui connaissent des croissances de 10% par an : à priori, les informaticiens ne devraient jamais s’approcher des guichets de Pôle Emploi. Pourtant, le taux de chômage des professionnels du secteur, s’il est inférieur à la moyenne générale, atteint néanmoins 7% et 4% pour les diplômés à bac+5. Soit, pour ces derniers, un niveau comparable à celui des autres cadres. Mais en parallèle, les adhérents du Syntec numérique font face à une pénurie de candidats, notamment pour des profils très particuliers, comme ces fonctions à cheval entre le marketing et l’informatique qui représentent 10 à 20% des embauches du secteur. Ou comme pour d’autres spécialités rares pour lesquelles peu de professionnels sont aujourd’hui formés. Une pénurie, et un manque de formation, suffisamment flagrant pour que le gouvernement décide de confier au Syntec la réalisation d’une étude prospective sur ses réels besoins en main-d’œuvre. Le syndicat va d’ailleurs établir très vite une cartographie précise des nouveaux métiers qui lui sont nécessaires. Une volonté d’État et des entreprises françaises du secteur qui est aussi destinée à enrayer le phénomène de l’off-shore. Un terme pudique pour évoquer la délocalisation. Cette sous-traitance à l’étranger de certains travaux est en croissance de 10% cette année. Pour les adhérents du Syntec, cette pratique est exigée par leurs clients, notamment des secteurs aéronautiques et des télécoms.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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