Numérique : les métiers en vogue et les autres

Michel Holtz

L’heure est aux grandes manœuvres dans le numérique. Les entreprises cherchent des candidats correctement formés, sans toujours les trouver. L’Etat cherche comment adapter les cursus à la demande desdites entreprises, sans toujours savoir à quels saints se vouer. Alors, à la demande des pouvoirs publics, le Syntec numérique s’est attelé à un rapport qui dresse l’état des lieux des besoins en compétences de ses adhérents (les éditeurs de logiciels, les entreprises de conseil et les ESN) d’ici 2018. En parallèle, le cabinet de recrutement spécialisé dans les nouvelles technologies Clémentine vient de publier la liste des 5 métiers du secteur du web, de l’informatique et des télécoms les plus en vogue, et cinq devenus obsolètes.

Les fonctions en vogue sont aussi pénuriques

« Nous avons établi ce classement en fonction des souhaits de nos clients et de nos prospects, explique Emmanuel Stanislas, fondateur du cabinet Clémentine. Et, bien entendu, sur la base de toutes les offres d’emploi disponibles ». Evidemment, les fonctions en vogue sont en pénurie, alors que celles qui sont délaissées par les recruteurs comptent pléthore de candidats. « Le problème, c’est que lorsqu’une nouvelle technologie et un nouveau métier apparaît, comme celui de datascientist, toutes les entreprises veulent recruter des professionnels en même temps ». D’où un embouteillage et une surenchère évidente, pour certains (rares) spécialistes disponibles sur le marché. « Sauf que la durée de vie de ces métiers est de plus en plus courte, car la technologie évolue très vite », avertit Emmanuel Stanislas.

La formation permanente, de mise dans le numérique

D’où, aussi, la difficulté d’adapter les formations initiales à ce paysage très changeant. La solution ? « La formation permanente, tout au long d’une vie. L’époque où un jeune sortait de l’école avec un bagage solide sur lequel il pouvait faire carrière est révolue. Il doit continuer à se former, tout le temps ». Encore faut il savoir de quoi les technologies de demain seront faites. « En fondant ce cabinet en 2000, on m’expliquait que, bientôt, on pourrait regarder des films via Internet et ça me faisait rire.» Les métiers de demain viendront peut-être de ce qui nous fait rire aujourd’hui.

 

Les 5 métiers au top du numérique

 

1 - Responsable acquisition online

Entre les purs players, les startups et les grands groupes aux ambitions digitales, les enjeux liés à la maîtrise de la génération de trafic et de leads sont essentiels.

2 - Développeur applications mobiles

Le chiffre d’affaires réalisé via les mobiles a augmenté de 120% au premier semestre 2013, selon la FEVAD. Les investissements des acteurs du web se déplacent donc naturellement vers les tablettes et les smartphones.

3 - Datascientist

Les nouvelles possibilités de collecte, de stockage et d’analyse d’un très important volume de données d’origines variées et atomisées - les Big Data - ont fait émerger une nouvelle famille d’experts en mathématiques, informatique et marketing.

4 - Traffic manager

Les experts en SEO (Search Engine Optimization / Optimisation pour les moteurs de recherche), SEM (Search Engine Marketing / Marketing sur les moteurs de recherche) et SMO (Social Media Optimization / Optimisation sur les réseaux sociaux) sont très recherchés. Les profils les plus chassés sont ceux alliant des compétences techniques et fonctionnelles.

5 - Développeur de Jeux vidéo

Avec 31 millions de joueurs en France, selon le SNJV, la popularité des jeux vidéo explosent. Ils font désormais partie des loisirs préférés des Français. Pour faire face à cette demande, cette industrie recrute en masse, notamment dans les fonctions de développeurs qualifiés.

 

Les 5 flop du numérique

 

1 - Technicien télécoms et réseaux

Le tout IP fait baisser les demandes sur ce type de postes. Cette technologie est devenue fiable et pérenne avec peu d’incidents et donc peu d’interventions sur sites clients.

2 - Administrateur réseaux

Désormais, l’accès aux informations de l’entreprise passe aussi par le Cloud et non pas uniquement par l’intranet. Par ailleurs, les technologies IP de réseaux d’entreprise sont solides et ne sont pas remplacées.

3 - Architecte réseaux

Pour les mêmes raisons, les architectes de réseaux d’entreprises ne sont pas remplacés et très peu de nouvelles compétences sont attendues sur ce métier. Sur les réseaux télécoms, et notamment la 4G, ceux qui ont conçu ces réseaux et en ont assuré le support pendant les phases de ventes ont été recrutés en 2010. Très peu de postes sont à pourvoir dans ce domaine.

4 - Ingénieur de plateformes de services

Ces plateformes sont déployées depuis longtemps. Les technologies permettent aussi depuis un long moment de coordonner leurs services (technologies IMS datant déjà de plus de 5 ans). L’ère est aux applications - les « apps » - plus flexibles, plus agiles et moins pérennes.

5 - Chef de projet télécommunication

La baisse des demandes sur ce type de poste est forte. Elle est liée à la concentration des entreprises de ce secteur et à l’arrivée de nouvelles technologies, comme la VoIP, la ToIP et Skype.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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