Plus 20% à l'embauche pour (certains) cadres

Michel Holtz

Vu de loin, c'est une sacrée bonne nouvelle. Mais en y regardant d'un peu plus, l'étude du cabinet RH Robert Walters peut être diversement accueillie selon que l'on soit un cadre en poste, ou que l'on cherche un job. Car le document nous explique que, non seulement la reprise des recrutements de cols blancs se confirme, mais qu'en plus, les salaires à l'embauche sont à la hausse. Et pas d'un tout petit 1,6% aligné sur la minuscule croissance du moment, mais de 10% pour des cadres confirmés, voir de 20% pour certaines fonctions d'experts rarissimes sur le marché. Merci qui ? Merci au taux de chômage des cadres qui frise actuellement les 3,8%, soit le plein emploi selon les critères du BIT (Bureau international du travail).

Mais si tous les cadres sont égaux devant l'embauche, certains le sont beaucoup plus que d'autres. Et mieux vaut être un expert avec 5 et 10 ans d'expérience qu'un senior généraliste. Certains métiers cartonnent aussi plus que les autres. Les nouvelles technologies, la finance, la banque, l'assurance et le commerce vont bien. Pour le marketing et la communication et l'ingénierie industrielle, on est prié d'être patient. Restent les métiers vraiment pénuriques, et ceux qui les exercent devraient crouler sous les coups de fils des chasseurs. Les architectes de sites internet, mais aussi les responsables RH ou les ingénieurs nucléaires peuvent ainsi afficher une croissance à deux chiffres sur leur fiche de paie s'ils changent de poste.

Sauf que cette mobilité n'est pas vraiment du goût des cadres français. Trop attachés à leur boite ? Trop effrayés par la crise ? Les experts de Robert Walters ne livrent pas de réponse mais constatent : « ils restent en moyenne quinze ans au même poste et seuls 7 % cherchent un nouvel emploi chaque année », comme l'a indiqué à l'AFP, Antoine Morgaut, le DG France du cabinet. Voilà qui explique, en partie, l'embellie des salaires à l'embauche puisque tout ce qui est rare est cher. Mais voilà qui explique aussi le peu d'augmentations dont bénéficieront les cols blancs cette année. Cadres en poste, vous savez donc ce qu'il vous reste à faire en 2011 : pour gagner plus, il faut bouger plus.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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