Pouille / Mauresmo : les 3 clés d’un coaching singulier

Gilles Boulot

Derrière le tennisman Lucas Pouille, qualifié en demi-finale du tournoi de Melbourne, on retrouve le coaching singulier d’Amélie Mauresmo. Pas si éloigné de certaines méthodes managériales en vogue en entreprise.
Pouille / Mauresmo : les 3 clés d’un coaching singulier

Sur le court, comme dans la tribune réservée au staff, elle affiche la même détermination. Celle d’une sportive ultra capée et d’une coach pas moins titrée. Elle entraine aujourd’hui la star montante du tennis français, Lucas Pouille, qui vient certes de perdre en demi-finales  de l’Open d’Australie mais qui avait réussi à se qualifier. Grâce à la fée Amélie ? Elle ne tient pas sa raquette, évidemment, mais ses méthodes de coach ont forcément influencé la progression spectaculaire du joueur français :

Participatif

Si elle n’est pas très prompte à disséquer ses méthodes de coaching, la tenniswoman de Biarritz – où elle vit toujours avec sa compagne et ses deux enfants –, livre néanmoins, de temps à autre, quelques bribes de ses recettes. « Ce sont les gens (que j’entraîne ndlr) qui me font confiance, qui sont acteurs de cette révolution » déclarait-elle au Parisien, au moment de sa prise de fonction en tant que capitaine de la coupe Davis. Et d’ajouter, « ce qui me tient à cœur, c’est de conserver ma manière de faire, d'avoir une proximité avec les joueurs et leur entourage. »

Hyper présence

Évidemment, cet accompagnement particulier implique une forte présence, et Amélie Mauresmo a acquis la réputation d’être aux côtés de ses joueurs au quotidien, presque à chaque instant. L’habitude, aussi, de les écouter, de rectifier, le cas échéant, plutôt que de les diriger tout le temps. Un coaching de grande proximité, parfois difficile à vivre pour des champions de haut niveau, officiant dans des sports individuels et munis d’égos forcément énormes.

Égo assumé

Difficile aussi, pour une ex-championne tout aussi pourvue en égo. D’où des frictions inévitables, comme celles qui l’ont opposée à Andy Murray et qui ont, peut-être, amené leur séparation en 2016. Mais elle assume le côté rugueux, omniprésent et empathique à la fois. «Je ne serais pas capable de travailler avec un homme ou une femme sans avoir une bonne connexion, une bonne sensation. Cela ne se produit pas immédiatement. Je ne suis pas le genre de personne qui s’ouvre facilement. Andy est comme moi. Cela a pris un peu de temps », déclarait-elle en 2014 au journal britannique the Independant . Quant à la vieille question tarte à la crème, qui consiste à se demander si ce type de management est plutôt féminin ou masculin,  Lucas Pouille l’a évacuée d’un coup droit à la fin de son quart de final victorieux à Melbourne sur Eurosport : « peu importe que mon coach soit un homme ou une femme ».

Un palmarès sur le court et sur le banc

La joueuse Amélie Mauresmo s’est offert 25 titres au cours de sa carrière, dont deux grands chelems, à Melbourne et Wimbledon, devenant, en 2006 et à 26 ans, première joueuse mondiale.  Deux ans auparavant, elle avait rapporté d’Athènes la médaille d’argent aux jeux olympiques.

Le palmarès de la championne reconvertie dans le coaching de joueurs n’est pas moins impressionnant puisqu’elle devient, en 2014, la première femme à entrainer un homme du Top 10 mondial, en l’occurrence Andy Murray, qui, grâce à son aide, passera de la 10ᵉ place mondiale à la 3e. Elle était, auparavant, capitaine de l’équipe de France en Fed Cup. Elle se sépare de son poulain en 2016 et, en 2018 devient capitaine de la Coupe Davis, un poste qu’elle abandonne pour coacher Lucas Pouille, classé 32ᵉ mondial et qui devrait grimper au classement après sa performance à Melbourne.

Photo ©Shutterstock

Gilles Boulot
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