Pour un quart des hommes, la place des femmes, c'est à la maison

Michel Holtz

Quand la crise avance, la civilisation recule. C'est l'amère réflexion qui vient à l'esprit en consultant l'amer sondage que viennent de publier l'Insee et l'Ined, les deux organismes statistiques et étatiques. L'enquête nous dit comme ça, mine de rien, qu'un Français sur quatre pense qu'en période de crise économique, les hommes devraient être prioritaires pour trouver un emploi. C'est soufflant, mais c'est pas fini. Un peu plus loin, on apprend que 53% des hommes estiment qu'un enfant en âge préscolaire, risque de souffrir si sa mère travaille. On continue sur cette lancée ? Pour 63% des garçons interrogés, une femme, pour qu'elle puisse s'épanouir, se doit d'avoir des enfants.

Bonne fille, l'Insee tente néanmoins de rassurer son petit monde. Son enquête porte même un sous-titre assez jouasse, puisque pour l'organisme, « les modèles évoluent avec les générations ». Et de nous expliquer que les 20-24 ans ne sont « que » 10% à vouloir cantonner bobonne devant les fourneaux, contre 50% chez les 75-79 ans. On leur rétorquera que les 10% de jeunes représentent quelques centaines de milliers de misogynes de trop. On leur expliquera aussi, que les seniors qui ont répondu ainsi étaient de fringants quadras dans les années 70, époque des avancées féministes dans notre pays.

On songera, pour finir, à cet homme politique, et d'Etat, qui souhaitait, en 2007, « en finir avec mai 68 ». On peut le rassurer : c'est fait. En partie du moins.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Tags : Parité
Michel Holtz
Michel Holtz

Vous aimerez aussi :