Vous avez une chance sur deux d’être, ou de devenir un grand mobile. Autrement dit, de passer au moins deux heures par jour dans les transports, de découcher de temps en temps ou d’habiter à deux endroits différents pour votre travail. C’est ce que nous apprend l’enquête* de l’institut de recherches Forum Vies Mobiles dévoilée le 6 novembre 2014 dans la bande-dessinée Tranches de vie mobile.
De plus en plus difficile d’y échapper
Le phénomène touche de plus en plus d’actifs. En 2007, 9 % des adultes de 25 à 45 ans étaient concernés dans toute l’Europe. En France, en 2011, 57 % des 30-59 ans ont déjà connu une période de grande mobilité. « Si les personnes sont de plus en plus confrontées à la grande mobilité, c’est qu’elles l’expérimentent durant des périodes relativement plus courtes, mais beaucoup plus répétées qu’auparavant », précise l’enquête. On est très mobile au début ou à la fin de sa carrière, ou les deux. Mais quoi qu’il en soit, « il est de plus en plus difficile d’échapper définitivement à ce mode de vie », précise l’enquête.
Décrocher une promotion ou sortir d’une période difficile
Les plus concernés par cette tendance sont les hommes et les parents élevant seuls leurs enfants. Tous sont motivés par des raisons matérielles : décrocher une promotion ou gérer une période difficile. Pour 62 % des grands mobiles de 30 à 59 ans en 2011, la grande mobilité leur a permis de sortir d’une période de chômage, ou de l’éviter.
Les 7 profils de grands mobiles en bande-dessinée
Dessin Jean Leveugle pour Forum Vies Mobiles et les éditions Loco.
- Thierry : le prof de flûte traversière qui passe plus de temps dans sa voiture qu’à enseigner.
- Martin : le commercial-terrain.
- Jean : le conducteur de train.
- Gaby : la mère seule qui cumule les emplois (et les déplacements) pour s’en sortir.
- Christelle : la cadre qui a arrêté de bouger après sa maternité.
- Emilie : la prof qui prend le train tous les matins en attendant d’être affectée plus près de chez elle.
- Collègue d’Emilie : il a déménagé pour se rapprocher de son travail.
*enquête débutée en 2006 en Allemagne, Belgique, France, Espagne, Pologne et Suisse, dans le cadre du programme « Job mobilities and family lives ». 7 220 personnes interrogées entre 2006 et 2010. 1 985 entre 2011 et 2012 pour le deuxième volet de l’enquête, en Allemagne, Espagne, Suisse et France. 40 entretiens ont également été menés. En tout, 10 équipes de chercheurs ont été mobilisés sur 6 ans.
Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.