Quand les accords toltèques s'invitent en télétravail

Sylvia Di Pasquale

L’expression « accords toltèques » a fait l'objet de 234 000 recherches sur Google rien que le mois dernier. Il faut dire qu'ils rappellent des principes de vie plein de bon sens et qui peuvent s'avérer précieux par ces temps de télétravail généralisé. Faire attention à ses mots, ne pas s'offusquer, en rester aux faits, faire de son mieux... Faciles à retenir mais faussement simples à appliquer, ils peuvent néanmoins aider managers et salariés à rendre les relations à distance plus sereines. On vous explique comment les adapter en télétravail.

Guerriers toltèques sur le site archéologique de Toula, Mexique

Quand les accords toltèques s'invitent en télétravail
Guerriers toltèques sur le site archéologique de Toula, Mexique

Et si Acxomocuil, dieu des marchands, et le Grand serpent à plumes avaient une influence sur le travail au XXIe siècle ? Ces divinités aztèques disparues ont, en tous cas, un succès fou dans les entreprises par le biais de leurs désormais fameux « quatre accords toltèques » qui seraient à la base de la sagesse de leur peuple.

Les 4 accords toltèques conservent la même puissance. Ils semblent même s'adresser directement à notre époque inquiète et souvent troublée pour nous aider à vivre harmonieusement.
Xavier Cornette de Saint Cyr

Il faut dire que nombre de coachs se sont emparés de cette philosophie pré-mexicaine très ancienne pour l’accoler à leurs conseils de bien-être personnel, mais aussi professionnels. Mais surtout, ils se sont aperçus que les quatre principes des accords toltèques s’accordaient parfaitement à manière de travailler apaisée en entreprise.

 

S’ils paraissent frappés du sceau de l’évidence, ces 4 accords ne sont pas si simples à utiliser. Mais ils dévoilent encore plus leur utilité en période de travail à distance, quand les relations peuvent s'enflammer pour un rien :

 

1er accord : « Être irréprochable avec ses mots »

Le premier principe énonce qu'il faut parler ou écrire à bon escient. Lorsqu’on est manager, il s’agit de positiver ses mots et de ne pas faire de sous-entendu afin de ne pas induire l’autre en erreur. Cette règle est encore plus vitale en télétravail qui élimine une grande partie de la communication non verbale (expressions corporelles notamment), pourtant essentielle à la bonne compréhension d'un message. Par écrit, il est conseillé de soigner la forme en utilisant notamment davantage la ponctuation, comme les trois petits points ou les points d'exclamation) mais aussi les smileys qui sont d'un grand secours pour exprimer des émotions dans les mots ne suffisent pas. Une sagesse tout en bienveillance qui semblait déjà guider les philosophes d’avant les conquistadors. Du coup, si le chef vous parle en majuscules (qui est l'équivalent du hurlement dans la vraie vie), vous saurez qu'il n’est pas né sous le signe de Xolotl, le dieu-chien.

 

2e accord : « Ne rien prendre personnellement »

Le deuxième précepte relativise quelque peu le premier et, surtout, permet de ne pas plonger dans les affres de celui qui ne l’applique pas, et en oublie la bienveillance. Il dit que, de toute chose, il ne faut pas en faire une affaire personnelle. Autrement dit, gagner en indépendance émotionnelle. Il faut éviter de tout interpréter en fonction de soi. L’autre a le droit de penser ce qu’il veut mais cela ne doit pas avoir d’effet sur soi sauf si on le décide.

C'est ce que vous pourrez rappeler lors d'une prochaine réunion qui tourne mal parce qu'un participant a mal pris les paroles d'un autre speaker. En télétravail et même si la visio est allumée, de telles situations peuvent vite se dégrader justement parce que la distance empêche au langage corporel d'atténuer les propos.

Une fois les accords toltèques adoptés par l'ensemble de la boîte, les paroles malencontreuses glissent sur le sage précolombien comme sur le cadre du début du XXIe siècle.

 

3e accord : « Ne pas faire de suppositions  »

Le troisième principe est plutôt destiné à éviter les malentendus, fort nombreux en entreprises. Aux ragots de machine à café, aux suppositions de couloir, aux paroles incomprises ou aux mails maladroits, cet accord toltèque oppose son précepte simple : « ne faites aucune supposition ». Ou comme l’explique clairement  Clotilde Dusoulier dans le formidable épisode 64 de son podcast « Change ma vie » consacré aux 4 accords toltèques (écouter ci-dessous) : « Il faut s’ouvrir à l’idée de tout questionner » :

Dans le monde du travail en particulier, et dans nos sociétés modernes en général, cette injonction pourrait se traduire par une idée simple : pas de conclusions sans faits établis. Alors, si votre N+1 prend la mouche car il parait que Carole aurait dit à Quentin, qu’il est un peu has been, il n’est pas l’héritier de Quetzalcoatl.

4e accord : « Faire toujours de son mieux »

Enfin, le quatrième et dernier accord semble encore plus simple que les trois précédents, mais est sans doute le plus complexe à adopter. Il indique qu’il faut faire avec ce que l’on a. Il encourage à arrêter de procrastiner et de vouloir tendre vers la perfection. Ainsi, si le big boss chef n’est pas vigilant sur les deadlines, qu’il retarde toute l'équipe au point d’attendre le lendemain pour achever vite fait une tâche de longue haleine, il n’est définitivement pas toltèque. Mais la bonne nouvelle est qu'il peut se former pour tendre à le devenir.

Mais qui étaient les Toltèques ?

Une vidéo hyper pédagogique mais pas que, signée Axuel Latuada :

Bonus : les 4 accords toltèques résumés en 1 image

Première publication : le 19 novembre 2019. Révisé le 28 mars 2021

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Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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