Le retour de l’uniforme au boulot ?

Sylvie Laidet-Ratier

Il n’y a pas qu’à l’école que l’uniforme revient... Pour donner encore davantage de visibilité à leur marque, certaines boîtes proposent à leurs salariés un vestiaire de pièces siglées aux couleurs maison. Explications.
Le retour de l’uniforme au boulot ?

Ne dites surtout pas à Olivier Ramel qu’il vend des uniformes ! Le cofondateur de la start-up Kymono parle de « vêtements d’image siglés aux couleurs de ses clients ». Rien de neuf sur le marché de la personnalisation textile, rétorqueront les livreurs et autres agents de comptoir, hôtesses ou animateurs de salons pros. Et bien si.  Car ces t-shirts, casquettes, hoodies et autres doudounes ne sont plus réservés aux seules forces de vente. Désormais, tous les collaborateurs peuvent venir bosser avec des vêtements corporate et offerts par leur généreux employeur.

>> Lire aussi (actualité Le Figaro du 5/11/2018) : La moitié des écoliers de Provins en uniforme

 

Sentiment d’appartenance

Evidemment, rien n’est obligatoire. Chacun est libre de piocher dans le « closet corporate » ou pas. Le boss de Kymono a tout compris. Pour matérialiser l’esprit d’équipe, il fédère par le vêtement : « Si les salariés sont fiers de l’aventure qu’ils sont en train de construire et/ou si le sentiment d’appartenance à l’entreprise est fort, alors ils se prêtent volontiers au jeu en interne mais aussi dans le reste de leur vie sociale quotidienne ».

 

Vous ne vendez pas vos produits, vous partagez vos valeurs

 

Vêtements d’image

Les start-up sont ses premiers clients. Les fondateurs montrent l’exemple en arborant les t-shirts et autres sweats sur les salons mais aussi au quotidien. Ou bien sûr quand il s’agit de pitcher leur projet devant des investisseurs. « Ce n’est pas de la pub, c’est une forme d’expression », est-il écrit sur le site de Kymono. Boss et salariés se transforment ainsi en égérie pour la marque. « C’est leur marque, ils se battent pour elle tous les jours, explique Olivier Ramel, alors ils en portent fièrement les couleurs aussi souvent qu’ils le peuvent. » Dans les grands groupes en revanche, le vestiaire corporate touche essentiellement les équipes et pas encore les boards qui restent fidèles au costume cravate.

 

Vendus sur des e-shop grand public

Dans les entreprises qui se vivent comme des « communautés », ces vêtements d’image dépassent le cadre interne pour se retrouver en vente sur des sites de e-commerce aux couleurs de la marque. « En effet, ces entreprises sont devenues des marques à part entière. Que les vêtements comportent un simple logo, un message, un symbole ou une image, ils font le buzz et trouvent preneurs. C’est un signe d’appartenance à une communauté qui dépasse le simple cadre de l’entreprise », analyse Olivier Ramel. Kymono a par exemple monté ce type de dispositif pour Agricool (les fraises urbaines), Station F (incubateur parisien XXL), ou encore Once (appli de rencontres). Peut-être un jour, y aura-t-il une fashion week des vêtements d’image.

>> A voir sur le même sujet, la chronique de Laure Closier sur BFM TV : Sweat branché et chaussettes siglées, l'uniforme au travail revient - 08/01

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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