Procrastination : les symptômes qui ne trompent pas

Quentin Velluet

87 % des Français ont tendance à la procrastination ? À eux le stress inutile, les projets bâclés et même la désapprobation de leurs collègues. Ils auraient pourtant pu briller s’ils avaient su reconnaître les symptômes annonciateurs. Diagnostic.
Procrastination : les symptômes qui ne trompent pas

"Ça peut attendre demain". Ce refrain, 87 %  des Français se le sont déjà répété dans leur tête au moins une fois. C’est le refrain des procrastinateurs, ces personnes qui ont tendance à tout remettre à plus tard. Les pires sont les jeunes de 25 à 34 ans : ils sont 93 % à se considérer comme tel. Mais leur cadet, les 18-24 ans ne font pas mieux : 91 % confient leur tendance à tout repousser à plus tard dont 23 % de manière systématique. C’est ce qu’il ressort d’une récente étude* menée par Opinionway pour Blackline, spécialiste de l’automatisation de la finance. Pour certains, la procrastination est le mal du XXIᵉsiècle. Mais quels sont les signes qui prouvent que l’on en souffre ?

Votre bureau est sens dessus dessous

Le problème majeur des procrastinateurs, c’est le ménage. Et il en va de même en contexte professionnel. Selon l’étude, 54 % des actifs repoussent en premier lieu les tâches qui concernent le rangement et le classement. Si des post-it périmés et des dossiers non classés s’amoncèlent sur votre bureau, c’est donc que vous montrez les premiers signes de ce mal…

Les notes de frais sont votre hantise

Vous ne voulez pas vous l’avouer, mais vous attendez toujours le dernier mail de rappel pour déposer vos notes de frais du mois ? Pire, selon vous, elles peuvent attendre le mois prochain ? Vous faites partie du quart des actifs qui repousse les procédures administratives. Attention, le syndrome se précise !

Vous n’êtes pas téméraire et pas très sociable non plus

Selon les conclusions de l’étude, les vrais procrastinateurs ont tendance à rester dans leur zone de confort, quitte à passer pour des êtres farouches… Vous n’y croyez pas ? Pourtant, 15 % des actifs interrogés confessent avoir tendance à remettre à plus tard les moments où il faut entrer en contact avec des collègues, des partenaires ou des clients. Un conseil, décrochez ce téléphone et confirmez vite le rendez-vous de demain.

Vous stagnez professionnellement

Pourquoi ce collègue, arrivé après vous dans l’entreprise, vous a volé la vedette en décrochant la promotion que vous convoitiez tant ? Peut-être parce que comme 55 % des Français, vous êtes passé à côté d’opportunités à cause de la procrastination. Ainsi, près d’un quart des actifs déclarent avoir manqué des occasions professionnelles, des chances de promotions (22 %) ou même d’embauche (16 %) parce qu’ils repoussent tout au lendemain. Et parmi eux, 66 % sont des cadres.

Tout n'est pas perdu

Le diagnostic est tombé : vous êtes un procrastinateur. Mais rien n’est perdu ! Soyez philosophe et réfugiez-vous dans l’ouvrage La Procrastination, l’art de reporter au lendemain de John Perry, procrastinateur auto-proclamé, mais aussi professeur de philosophie à Standford. L’objectif de cette lecture ? Mieux connaître votre fonctionnement et vous réconcilier avec vous-même en découvrant que vous n’êtes pas un « sinistre glandeur » mais bel et bien un procrastinateur qui, s’il structure ses actions, peut devenir un véritable bourreau de travail.

Comment ? En suivant le principal conseil de l’auteur : dresser une to-do list des tâches à accomplir selon leur degré d’importance et d’urgence. En haut de la liste, la plus importante – celle qui vous fait le plus paniquer –, vous motivera à vous attaquer d’abord à d’autre tâches secondaires mais tout aussi utiles. Au fil du temps, d’autres urgences vont finir par occuper le haut de votre liste et vous finissez par vous atteler naturellement à celle qui vous effrayait au départ, et ainsi de suite.

Gardez néanmoins en tête que votre plus gros ennemi demeure le temps. Mais là aussi, John Perry vous déculpabilise en vous faisant découvrir que vous êtes en fait un perfectionniste insoupçonné, qui n’a pas encore eu le temps de créer quelque chose de parfait, par peur de mal faire. En effet, quand vous vous mettez au travail, c’est toujours au dernier moment, lorsque « les fantasmes de perfection font place aux fantasmes d’échec », conclut le philosophe.

*Étude menée en ligne fin avril 2016 auprès d’un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population française âgée d’au moins 18 ans.

**John Perry, La Procrastination, l’art de reporter au lendemain, Éditions Autrement, 2012.

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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