
On connaissait les hard skills – les compétences techniques –, les soft skills – les compétences liées au savoir-être –, voici les mad skills.
Les mad skills, c’est quoi ?
Des compétences folles ! Autrement dit des compétences hors du commun, acquises via la pratique d’une activité sportive ou créative, ou d’un passion originale. Cette tendance venue tout droit de la Silicon Valley séduit certains recruteurs. « A travers ce que l’on appelait avant les hobbies, loisirs ou centres d’intérêt, on peut dévoiler des traits de personnalité bien particuliers qui démontrent une nouvelle fois qui on est vraiment », plaide Pauline Lahary, fondatrice de MyCVFactory.
Quelles sont les mad skills vraiment appréciées des recruteurs ?
- Chez les 25-35 ans
Des jeunes diplômés, donc par définition avec peu d’expérience, les employeurs attendent qu’ils soient capables de se remettre en question, d’être à l’écoute des autres et de s’intégrer dans une équipe. Donc si le jeune candidat a pratiqué un sport collectif, c’est un bon point. Il peut raconter concrètement comment il a, avec son équipe, retourner le cours d’un match. Comment, le capitaine les a galvanisés à la mi-temps pour les conduire à la victoire. Comment après un échec, le collectif a su se remettre en question et repartir de l’avant. « Dans un sport individuel, la remise en question est également permanente. Sur un court de tennis, il faut en fait toujours s’adapter à son adversaire. Et puis, même si on est seul sur le terrain, c’est aussi une histoire d’équipe. Derrière, il y a souvent un coach, un club, un entourage familial, etc. Les jeunes diplômés doivent raconter leur vécu », recommande Pauline Lahary. Quelques années plus tard, vers 30-35 ans, les recruteurs recherchent des profils capables de décider et de proposer des solutions innovantes. Le tout avec un leadership affirmé. Pratiquer la peinture permet par exemple d’évoquer sa créativité, sa patience, etc.
- Chez les 35-45 ans
« Dans cette tranche d’âge, les recruteurs ciblent des candidats capables de transmettre ce qu’ils ont appris de manière constructive mais aussi des leaders en puissance aptes à faire grandir leur entourage », souligne Pauline Lahary. Donc, si vous faîtes du bénévolat, par exemple en tant que parrain ou marraine dans une association d’aide à la recherche d’emploi, si vous jouez (ou avez joué) le rôle de mentor... c’est le moment d’en parler. De même, si vous intervenez dans des conférences, donner des cours dans des écoles... c’est sûr, vous marquerez des points.
- Chez les plus de 45 ans
Les recruteurs vont apprécier le fait que les seniors soient par exemple impliqués dans la vie associative car cela démontre un intérêt pour des causes justes. « J'ai une candidate très impliquée dans le milieu associatif. La RH qui l'a recruté a adoré son côté « pompier et don de soi » et lui a proposé un job de RRH opérationnel car elle savait qu'elle avait les compétences et la personnalité pour gérer les conflits sociaux », illustre
Amélie Favre-Guittet, co-fondatrice de Trymeup, agence de recrutement et de coaching dédiée aux plus de 45 ans. « Le bénévolat social montre la capacité du candidat à agir et à surmonter les obstacles avec des moyens limités. Il va œuvrer pour le sens commun sans nécessairement bouleverser les hiérarchies », renchérit Ludovic Bessiere, directeur business France et Belgique du cabinet Hays. Un directeur financier, business angel sur son temps libre, gagnera par exemple en crédibilité pour intégrer une start up. « J’ai eu une autre candidate qui chantait dans une chorale et publiait des nouvelles. Elle travaille aujourd'hui comme directrice médias pour un cabinet d'avocat d'affaires. Les associés ont apprécié son côté décalé par rapport au milieu juridique plus classique. L'activité décrite par le senior peut plaire comme faire peur. Tout dépend de l'interlocuteur et de l'échange que l'on a autour de cette action. Il faut clairement faire du storytelling autour de sa vie perso pour séduire un recruteur», ajoute Amélie Favre-Guittet.
C’est en fait, le trio hard, soft, mad skills, qui paie.
Toutefois, ne vous emballez pas. Être bourré de mad skills ne suffit pas pour être embauché. C’est en fait, le trio hard, soft, mad skills, qui paie. Et encore pas partout. « Les grands groupes ne sont pas ouverts à ce genre de recrutement innovant. Ce sont plutôt les start up et les PME qui s'y essayent », conclut Amélie Favre-Guittet. Donc soyez crazy mais dans la limite du raisonnable.
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Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.