Recrutements cadres : 3 bonnes raisons de postuler avant fin 2017

Sylvia Di Pasquale

Décrocher un nouveau poste avant la fin de l’année n’a jamais été aussi réaliste. Les besoins d’embauche de cadres ne faiblissent pas au 4e trimestre tandis que les candidats se font plus rares. Éclairage en 3 points.
Recrutements cadres : 3 bonnes raisons de postuler avant fin 2017

1) Les recrutements 2017 sont loin d’être bouclés

Selon la note de conjoncture de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiée ce mercredi*, 55 % des entreprises de plus de 100 personnes ont l’intention de recruter au moins un cadre entre octobre et décembre 2017. Et 73 % affirment être certaines de les trouver.

Sans surprise, les profils commerciaux caracolent en tête des fonctions les plus convoitées. Avec 44 % d’entreprises à leurs trousses, soit 6 points de plus par rapport au 4ᵉ trimestre de l’an passé, ils ont les cartes en main pour décrocher le poste de leur rêve surtout dans les secteurs commerce-transports et banque-assurance qui attendent leurs CV de pied ferme.

Deuxième profil le plus convoité, les cadres des services techniques (achats, transport, logistique, maintenance, qualité, sécurité, etc.) intéressent 36 % des entreprises. Elles ont besoin d'eux pour mener des chantiers d’optimisation, promesse de gain en efficacité et de diminution des coûts, aux achats, à la logistique, la maintenance, la qualité ou la sécurité. Profitant des départs en retraite de leurs baby-boomers, ces services se mettent en quête de profils de plus en plus qualifiés et spécialisés. Chefs d'équipe, directeurs région, coordinateurs transport, chefs de projet supply chain, responsables méthodes ou encore responsables logistique transverses font partie des postes à pourvoir.

Bonne nouvelle également si vous travaillez dans les métiers du chiffre (gestion, finance, compta, administration), de la recherche (études et R&D) ou de l’informatique. Environ un tiers des entreprises continuent d’y convoiter vos CV.

A l’autre bout du spectre, les postes réputés rares le restent : seules 7 % des entreprises recrutent dans les fonctions communication et création, alors que ces services croulent sous les candidatures. Même pénurie d’offres dans les métiers santé-social-culture malgré les besoins en remplacement anticipé par 82 % des entreprises. Au 4ᵉ trimestre 2017, les services RH continuent de recruter à petite vitesse (16 %).  Et seulement 10 % des entreprises chercheront des profils de direction.

>> Lire aussi : Top 5 des secteurs qui recruteront le plus de cadres en 2017

 

2) On manque de candidats dans certains métiers

Autre nouvelle à l’avantage des candidats : 65 % des recrutements sont jugés difficiles par les entreprises. Ce que l’Apec qualifie de « sentiment de tension » n’est pas qu’une vue de l’esprit puisqu’environ 10 % des entreprises ont abandonné les recrutements qu’elles avaient prévus au 1ᵉʳ trimestre alors que leurs carnets de commande le leur permettent. Ces échecs concernent davantage les créations de poste que les remplacements.

Les recrutements sont  plus difficiles dans trois fonctions en particulier :

-          En production industrielle-travaux et chantier, 8 recrutements sur 10 pourraient être ralentis, soit 13 points de plus par rapport à l’an passé. A peine plus de la moitié des postes trouveraient ainsi preneurs au bout de 3 à 6 mois alors que les mises en chantier de nouvelles autoroutes et la construction de logements neufs entrainent une augmentation de 9 % des besoins en cadres dans ce secteur.  Ce paradoxe s’explique par une pénurie de compétences quasi structurelles dans ces secteurs. Surtout dans la construction où étudiants et cadres ont fini par déserter le secteur, faute de débouchés.

-          Même niveau de difficulté anticipé par les recruteurs chargés de staffer les équipes études-R&D (+ 9 points par rapport à l’an passé).

-          Les recrutements de la fonction informatique sont jugés un peu moins difficiles que l'an passé (-2 points) mais restent sous tension puisque 77% des entreprises anticipent des difficultés.

Ces entreprises qui doivent recruter à tout prix sont-elles prêtes à faire des concessions si elles ne trouvent pas les candidats adéquats ? Par exemple accepter de négocier des salaires à la hausse ? Bien sûr, la plupart essaieront de tenir tête aux candidats trop gourmands, sauf si leurs concurrents s’alignent. Elles auront aussi tendance à s’ouvrir à des profils connexes, ce qui est à l’avantage des candidats à la recherche d’une reconversion.

 

3) Les jeunes et les seniors peuvent aussi en profiter

C’est la 3ᵉ bonne nouvelle de ce baromètre : les très jeunes cadres d’un côté et les très expérimentés de l’autre intéressent d’avantage les entreprises. Ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs trimestres.

Bien sûr, le profil star reste le cadre ayant entre 1 et 10 ans d’expérience, convoité par 8 entreprises sur 10. Mais les intentions de recruter des jeunes fraichement diplômés prennent 3 points en un an (40 % vs 37 %). Ils sont surtout ciblés par  les activités informatiques mais aussi par les entreprises et les administrations lancées dans des projets de transformation numérique.

Mais on observe un autre phénomène positif depuis le mois de juin et qui semble devenir une tendance : leurs aînés, les cadres de 10-20 ans d’expérience intéressent 62 % des entreprises.  Et leurs grands aînés, les cadres de plus de 20 ans d’expérience restent aussi dans la course puisqu’ils sont sollicités par 4 entreprises sur 10 qui recrutent au 4ᵉ trimestre. Ce n’est pas rien. Pourquoi ce soudain intérêt pour les quinquas ? L’Apec donnait son explication dans sa dernière étude consacrée à l’emploi des séniors  : les entreprises recherchant des profils rapidement opérationnels, avec des compétences transversales, telles que la gestion de projet ou le management, réalisent qu’elles les trouvent plus facilement dans les profils expérimentés. Et l'étude d’ajouter : « Conscients de rechercher des profils rares, les employeurs consentent dans certains cas  à  des  compromis,  en  reconsidérant  l’enveloppe budgétaire à la hausse ou en ajustant les contours du  poste au candidat qu’ils souhaitent recruter. » A bon entendeur.

>> Lire aussi : Séniors, le plan B des recruteurs


* Apec, octobre 2017, baromètre 4ᵉ trimestre du recrutement cadres n° 61

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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