Rémunération des dirigeants : un club de patrons s’oppose au Medef

Michel Holtz

Un mystérieux think tank composé de chefs d’entreprise, de cadres et de hauts fonctionnaires appelle à une plus grande régulation des salaires des patrons et critique ouvertement le régime de l’auto-entrepreneur.

Le patronat français ne parle pas d’une seule voix. Et quand Pierre Gattaz, le président du Medef, affiche son code de gouvernance de la rémunération des dirigeants pour les entreprises cotées, d’autres décideurs le trouvent un rien timoré. Ils appellent à une vraie régulation, à un contrôle de ces fameuses rémunérations par les actionnaires, à leur indexation sur les performances de l’entreprise, et à l’abandon total des retraites chapeaux.

Signataires d’une tribune, ils sont une quinzaine, regroupés sous le label Ligne 15 en référence à la ligne de métro « celle qui n’existe pas encore » confie l’un de ses fondateurs qui, comme ses collègues, souhaite garder l’anonymat. « Notre club réunit des fonctionnaires de Bercy, des cadres dirigeants, des avocats et des chefs d’entreprise ». Selon eux, divulguer leur identité pourrait nuire à l’efficacité de leur démarche.

« L’auto-entreprenariat : un échec »

Cette initiative, ils l’ont entamée au lendemain de l’élection de François Hollande, « une victoire à laquelle nombre d’entre nous ont participé ». Manière de rappeler dans quel camp se situe politiquement Ligne 15. Ce qui n’empêche pas le think tank de titiller les décisions ou les lenteurs gouvernementales, en faisant des propositions concrètes, notamment en faveur de la simplification des procédures administratives des entreprises. Leur rapport a atterri sur les bureaux ministériels. Il a en partie été retenu pour le fameux choc de simplification entamé il y a un an.

Ligne 15 se positionne également sur l’auto-entreprenariat : « un échec ». Les 15 de Ligne 15 souhaitent que « les fonds publics soient plutôt mobilisés en faveur de la création d’entreprises » et entendent par-là, de vraies entreprises, qui créent des emplois. Leur prochain chantier ? « L’emploi des jeunes, avec des mesures précises à prendre, que nous livrerons dans quelques semaines ». D’autres ont essayé, avec plus ou moins de réussite.

Michel Holtz © Cadremploi

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