Salaires : l'Allemagne sonne (enfin) l'heure du "rattrapage"

Nathalie Alonso

Les salaires repartent à la hausse en Allemagne. Mis au régime dans le cadre de la crise depuis un bon moment déjà, les rétributions de nos voisins Allemands vont enfin connaître un coup de pouce. Un « rattrapage », donc, dans un pays qui fait mieux que ses voisins en termes de croissance économique. Et où les syndicats débrayent les uns après les autres pour réclamer leur part du gâteau.

Ainsi, chez T-Systems, filiale de Deutsche Telekom, les 18.500 salariés de l'entreprise de services informatiques vont connaître une hausse de salaires de plus de 6% sur deux ans. Les 50 000 salariés de la maison-mère Deutsche Telekom ont déjà bénéficié d'un relèvement de 2%, tout comme deux millions de fonctionnaires allemands. Actuellement, c’est le puissant syndicat industriel IG Metall, dans le fleuron national de la métallurgie, qui mobilise depuis début mai. Revendication : 6,5% de hausse des salaires pour ce secteur qui emploie plus de 3,5 millions de salariés. Les cadres devraient, évidemment, en profiter, même si la hausse sera certainement plus sensible chez les bas salaires, les syndicats ouvriers "bénéficiant d'une certaine écoute après s'être montrés raisonnables durant la crise", selon Christian Ott, économiste spécialiste de l'Eurozone chez Natixis.

Le ministre allemand des Finances lui-même, Wolfgang Schäuble, a estimé que le temps de relever les salaires était venu. Mais toutes les entreprises ne sont pas engagées dans la manœuvre : globalement, "les hausses de salaires devraient avoisiner les 2,7% en 2012. Cela reste une hausse modérée", tempère Christian Ott. La « globale » est donc légèrement inférieure à la hausse que devrait connaître les cols blancs français, soit 2,8% en 2012, selon une récente étude Deloitte. Ces augmentations seront essentiellement individuelles. Enfin, le rattrapage allemand est une bonne nouvelle aussi de ce côté-ci du Rhin : ce dernier devrait doper la consommation intérieure, et permettre aux partenaires européens d’exporter davantage vers le pays de Goethe.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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