Série TV : 3 raisons pour lesquelles Suits plaît tant aux managers

Clémentine Billé

[Vidéo] Oui, certains envient le Prince Harry qui épousera ce 19 mai l’une des actrices de la série. Mais non, ce n’est pas la raison pour laquelle Cadremploi recommande chaudement aux managers de visionner les sept saisons de Suits. Benoît Aubert, spécialiste des séries TV, en a tiré trois leçons.

Un avocat à l’égo surdimensionné recrute comme second un coursier sans diplôme dans l’un des plus prestigieux cabinets new-yorkais. Dès le premier épisode de la série Suits, avocats sur mesure, le ton est donné. Diffusée sur Série Club et Netflix en France, elle compte déjà 108 épisodes. Elle reviendra en juillet 2018 aux Etats-Unis pour une huitième saison. Suits nous plonge dans l’univers de ces grands cabinets d’avocats américains semblables à une jungle dans laquelle s’exerce un management impitoyable. Ici, l’arrivée d’un élément étranger risque de tout bouleverser.

Même si les traits sont parfois forcés, cette série peut être riche d’enseignements pour les managers, selon Benoît Aubert, enseignant-chercheur en marketing et co-auteur de l’ouvrage De MacGyver à Madmen, quand les séries TV nous enseignent le management (Dunod, 2017).

 

Légitimité vs diplôme

Suits, c’est avant tout la rencontre entre Mike Ross, un jeune homme brillant, doté d’une mémoire absolue et Harvey Specter, « l’incarnation du leader charismatique ». Harvey, séduit par ses capacités, recrute Mike au sein du cabinet Pearson Hardman, quand bien même il n’a aucun diplôme. Selon les règles de l’entreprise, tous ses membres doivent pourtant être issus de la prestigieuse université d’Harvard. Au fil des saisons, Mike et Harvey font tout pour tenter de préserver ce secret.

Cette situation semble invraisemblable dans la vraie vie. Pourtant, selon Benoît Aubert, « elle permet de se questionner sur ce qui fait la force d’un recrutement », et de considérer un potentiel en contournant le diktat du diplôme. « Avec cette série, on nous offre une démonstration brillante de l’intérêt de recruter différemment. » Dans la série, la légitimité de Mike provient de sa connaissance du droit, qu’il a acquise grâce à sa prodigieuse mémoire ainsi que de son intelligence, et non de ses diplômes.

 

Avoir un bon numéro 2

Entre les deux hommes, la hiérarchie est très claire. Harvey est le leader et Mike son bras droit. Un rapport de force s’établit entre les deux. Chacun doit accepter des concessions pour tenir son rôle. Lorsque Mike s’émancipe de ce second rôle, la mécanique ne fonctionne plus. Une situation qui s’observe parfois en entreprise. « Très souvent, on se dit qu'un bon numéro deux pourra faire un bon numéro un, par exemple, mais ce n’est pas forcément le cas, souligne Benoît Aubert. La série montre que, chacun restant à sa place, le duo est performant. »

 

Promotion équitable

Mais Suits ne se limite pas à ce duo. Une multitude de personnages secondaires gravitent au sein du cabinet Pearson Hardman. Leur situation professionnelle et leur statut évoluent au fil des saisons. « La question se pose par exemple à propos de la progression de Rachel [jouée par Meghan Markle dans la série] qui suscitent des débats entre les associés. » C’est là un autre intérêt de la série selon Benoît Aubert. Certains veulent lui permettre de reprendre des études pour devenir avocate. Mais la promouvoir leur fera perdre une excellente assistante juridique. Un grand classique du dilemme managérial. Malgré une décision en sa faveur, Meghan Markle alias Rachel, a quitté malgré tout la série après avoir annoncé qu'elle allait épouser le Prince Harry le 19 mai prochain. Les 5 premières saisons sont diffusées par Netflix en France. La date de diffusion des 6e et 7e saison se font attendre.

Clémentine Billé
Clémentine Billé

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