Spécial Fiac : Faut-il être amateur d’art pour décrocher un poste dans le monde de l’art ?

Sylvie Laidet-Ratier

A chaque édition de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac), ça vous reprend. L’art vous attire et vous aimeriez bien vous y reconvertir. Cadremploi a enquêté sur les postes cadres proposés - diplôme d’art en poche ou pas - par des plateformes de vente d’œuvres d’art en ligne.
Spécial Fiac : Faut-il être amateur d’art pour décrocher un poste dans le monde de l’art ?

Relations artistes : connaître l’art, c’est indispensable !

Votre rôle, si vous l’acceptez, sera de dénicher des artistes talentueux (et qui montent) et de les convaincre d’exposer en ligne. Mais aussi de définir ensemble le prix des œuvres. « Pour ces postes clés de relation artistes, je privilégie des diplômés en histoire de l’art et des candidats ayant une formation généraliste assorti d’un mastère spécialisé en marché de l’art », précise Mathilde Le Roy, fondatrice de la galerie d’art contemporain en ligne KAZoART. Donc des candidats très ciblés.

 

Marketing : tisser sa toile

Le défi des experts en marketing du monde de l’art est d’attirer un maximum de clients sur les sites. « C’est un métier technique qui nécessite surtout une excellente maitrise du référencement naturel et des mots clés Google », souligne Louis Albert, fondateur de ArtPhotoLimited. « Les compétences en web marketing priment sur l’attrait pour l’art car nous avons une entreprise à faire tourner », insiste Véra Kempf, co-fondatrice de Singulart. Du coup, il est tout à fait possible de postuler en venant d’un secteur non arty. Le directeur marketing de KAZoART vient par exemple du milieu du vin. Son collaborateur d’une agence de webmarketing/ communication.

 

La bosse du commerce prime sur la connaissance des arts qui elle, peut s’acquérir sur le tas

>> Découvrez notre podcast SAV du manager #3 : "Ma team veut mettre des œuvres d'art au bureau, je fais quoi ?"

Commercial : des pros de la relation client avant tout

Pour vendre les œuvres en ligne, inutile d’être un féru d’art. Au contraire. « J’ai reçu des candidats ayant bossé dans des galeries d’art mais au final, ils étaient trop puristes et pas suffisamment mass market. Chez nous, les œuvres coûtent en moyenne 150 euros, il faut donc absolument faire du volume pour assurer la viabilité de l’entreprise», argumente Louis Albert de ArtPhotoLimited, ancien directeur marketing de CDiscount.

Même son de cloche chez KAZoART. « Le commercial doit être capable de guider le client dans son choix d’œuvre mais surtout de finaliser la vente. La bosse du commerce prime sur la connaissance des arts qui elle, peut s’acquérir sur le tas », affirme Mathilde Le Roy. Dans l’équipe dédiée à la relation clients de Singulart, on compte ainsi un ancien de l’industrie pharmaceutique, une ex-banquière, ainsi que deux commerciaux passés par des start up spécialisées en déco intérieure.

 

Technique : tout un art en développement informatique

Côté technique, il s’agit d’imaginer, de développer et de faire fonctionner une plateforme en ligne. Une galerie virtuelle où les artistes s’exposent et où les clients shoppent. « Ni notre CTO actuel, ni le précédent n’ont de connaissances particulière en art », observe Louis Albert de ArtPhotoLimited. En revanche, ce sont des as de la technique et du développement informatique.

 

* La Fiac vient d’ouvrir ses portes. Pendant 4 jours (du 18 au 21 octobre), les amateurs et professionnels de l’art contemporain se donnent rendez-vous dans cette foire internationale pour faire du business.

 

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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