Comment les candidats à la présidentielle veulent moraliser la vie des entreprises

Sylvia Di Pasquale

C’est officiel : l’éthique professionnelle reste un thème secondaire dans les programmes des candidats. Responsabilité sociale, transparence des comptes ou encore protection des lanceurs d’alerte ne figurent que dans trois programmes des candidats à l’élection présidentielle 2017. Quand tout va bien, cet ensemble de règles écrites ou implicites régit la vie interne de l’entreprise sans encombres. Mais en cas de fraudes, quid de la protection des salariés qui les signalent et qui sont la plupart du temps des cadres ?
Comment les candidats à la présidentielle veulent moraliser la vie des entreprises

Nathalie Arthaud

Contrôle des travailleurs sur les entreprises

La candidate de Lutte Ouvrière veut imposer la transparence des comptes des entreprises, la levée du secret bancaire et des affaires. Elle souhaite aussi donner à tous les travailleurs (comptables, secrétaires, magasiniers,…) le droit de communiquer et de centraliser les informations dont ils disposent sur les entreprises.

 

Benoît Hamon

Meilleure protection pour les lanceurs d’alerte

Le gagnant des Primaires citoyennes de la Gauche veut étendre la défense des lanceurs d’alerte en renforçant la loi Sapin II (soutien financier réel, prise en charge des frais de procédure des lanceurs d’alerte, et suppression du parcours par étapes). Une protection qu’il compte bien élargir à l’Union Européenne avec le soutien des partenaires européens.

Jean Lassalle

Encourager les lanceurs d’alerte

Jean Lassalle souhaite autoriser les lanceurs d’alerte à contacter une instance extérieure à leur employeur. Cela reviendrait à modifier la loi Sapin II, relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique. Celle-ci prévoit impérativement trois étapes concernant la procédure de signalement. Selon l’article 8 de la loi, la première consiste à avertir le supérieur hiérarchique ou un référent désigné par celui-ci, avant de pouvoir contacter une instance extérieure. A priori Jean Lassalle voudrait modifier cette loi pour permettre au lanceur d’alerte de sauter la première étape afin de prévenir directement une instance extérieure. Ce qui est déjà possible en cas de danger grave et imminent ou en présence d’un risque de dommage irréversible, le signalement peut être porté directement à la connaissance d’une instance judiciaire ou rendu public. Enfin toute personne peut adresser son signalement au Défenseur des droits afin d’être orientée vers l’organisme approprié de recueil de l’alerte.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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