Aux États-Unis, un patron peut virer son employée sous prétexte qu’elle représente une menace pour son couple. C’est « injuste mais légal ». Tel est le message transmis par la Cour d’appel de l’Iowa, qui vient de rejeter l’appel de Melissa Nelson, la semaine dernière. Cette assistante dentaire de 33 ans avait porté plainte contre James Knight, son dentiste de patron qui l’avait licenciée en 2010. Son argument ? Il avait peur de succomber à son charme. Sa femme, elle aussi salariée du cabinet dentaire, avait par ailleurs réclamé la mise à la porte de « Melissa la menace ».
Après dix ans de bons et loyaux services à accueillir les clients du cabinet, l’assistante, elle-même mariée et mère de deux enfants, avait poursuivi son patron en justice pour licenciement discriminatoire. À son grand dam, la Cour d’appel de l’Iowa avait répondu : « Si ce licenciement est bien injuste, il ne constitue pas une discrimination interdite par la loi ».
Faire appel pour discrimination sexuelle n’y a rien changé. Le verdict est tombé la semaine dernière : le tribunal confirme que ce licenciement n’a rien d’illégal. « Dans ce cas, la décision de licencier est dirigée entièrement par des sentiments et des émotions à l’égard d’une personne en particulier, indique le juge Mansfield, qui a tranché sur l’affaire, d’après CNN, une telle décision n’est donc pas basée sur le sexe. »
Pourtant, le dentiste n’éprouvait, semble-t-il, pas que des sentiments envers son assistante. Pour preuve : il multipliait les allusions sexuelles, indique CNN. Melissa Nelson devait ainsi savoir que si elle « voyait son pantalon se bomber, elle saurait que ses habits étaient trop aguicheurs », d’après les propos de James Knight relayés par la chaîne américaine.
Elodie Buzaud © Cadremploi.fr

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.