UBS dresscode à plein tube

Michel Holtz

Tout a été dit, montré et écrit sur le fameux dress code UBS. Il s'agit de ce fascicule de 44 pages qui explique à tous les employés de la banque suisse comment s'habiller, se coiffer, se maquiller et se comporter au boulot. Tout y passe, de la régularité des visites chez le coiffeur (toutes les quatre semaines) au rythme de changement des chaussures (tous les jours) en passant par la taille du décolleté de ces dames (la largeur d'une main en dessous de la clavicule et pas plus). Pour les messieurs, la cravate est bien sûr de rigueur et sa pointe ne doit pas rentrer dans le pantalon.

 

Cet ouvrage distribué en interne est non seulement un monument de ringardise mais, plus grave, il est le signe flagrant d'une double faute. En premier lieu, celle que l'on peut imputer à la communication interne du groupe. Comment les responsables de la banque la plus touchée au monde par les subprimes, engluée dans l'affaire Madoff, et qui multiplie les charrettes, peut elle imposer à ses salariés un code aussi rigide ? Si ce n'est par une farouche volonté de les démotiver encore un peu plus. De les infantiliser, et de leur signifier leur incompétence en matière d'hygiène et de bon goût.

 

Et puis, comment un communicant dont c'est le métier a t-il pu imaginer l'espace d'un instant qu'un tel document, distribué à 70000 personnes, puisse rester confidentiel ? Peter Hartmeier, le dircom du groupe, devrait réviser un peu ses classiques. Et notamment cette vieille règle que connaissent tous les grands stratèges (ce qu'il n'est visiblement pas) et qui veut qu'un secret, pour qu'il soit bien gardé ne doit pas être connu de plus de dix personnes.

 

Michel Holtz
Michel Holtz

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