Un salarié heureux est de 10 à 12% plus productif

Michel Holtz

C’est une évidence qui va beaucoup mieux en la répétant souvent. Un salarié heureux travaille mieux qu’un employé malheureux. Trois chercheurs de l’université anglaise de Warwick l’ont démontré une fois de plus, et d’une manière aussi simple qu’évidente. Sept cents cobayes, sous l’œil inquisiteur de ces profs, se sont livrés à quelques expériences. Au premier groupe, les universitaires grands-bretons ont demandé de se replonger dans leurs mauvais souvenirs et de se remémorer leurs scènes de ménage ou leurs deuils récents, histoire de plomber l’ambiance. Aux autres ont été servi des chocolats. Ils ont également eu droit à une projection de clips rigolos. Puis, les tristes et les enjoués ont tous été soumis au même examen de maths, chronométré s’il vous plait. Et non seulement les participants qui étaient en joie ont fini le test avant les attristés, mais en plus, leurs réponses étaient plus justes. Une performance supérieure de 10 à 12% par rapport aux autres. CQFD.

L’entreprise, un lieu émotionnellement sain ?

Les trois chercheurs britanniques ont également appuyé leur démonstration sur des cas concrets, en allant interroger des responsables RH d’entreprises, et non des moindres, puisqu’il s’agit de ceux de Google et d’Ernst & Young (EY, pour faire court et à la page), qu’on ne saurait soupçonner de manquer de productivité. « Nous savons que la santé, la famille et le bien-être sont un aspect important de la vie de nos salariés. Nous avons également remarqué que les employés qui sont heureux démontrent une motivation accrue » témoigne Lara Harding, directrice des programmes en faveur du personnel (people programs manager) chez le géant du Web. En expliquant que « chez Google, nous veillons à ce que l’entreprise soit un lieu émotionnellement sain pour travailler. » Matthew Thomas, DRH d'Ernst and Young n’évoque pas l’émotion sanitaire de ses open space, mais la santé physique, mentale et le bien-être de ses salariés. Pour lui, « ce n'est qu'à partir de ces bases solides qu'ils peuvent gérer des problèmes complexes. » Le gain évident de productivité de salariés bien dans leur peau, les boites participantes, et à fortiori, les lauréats du classement Great Place to Work l’ont compris. Ce n’est pas encore hélas, le cas, de toutes les entreprises.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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