Un salarié sur trois juge n'avoir pas choisi sa rupture conventionnelle

Nathalie Alonso

Depuis 2008, la rupture conventionnelle est présentée comme une forme de divorce à l'amiable entre un employeur et un salarié. Amiable mais pas forcément aimable. Selon une étude du ministère du Travail, 81% des salariés qui ont choisi la rupture conventionnelle évoquent plusieurs raisons qui les ont poussés à choisir ce mode de fin de contrat, la première étant celle des conflits (28%) principalement avec la hiérarchie, mais parfois aussi avec les collègues (4%). Ce sont ensuite les caractéristiques de l'emploi (situation géographique, horaires, salaire, pénibilité...) qui poussent les salariés à la rupture (23%), puis la volonté de réaliser un projet (16%). Viennent enfin les difficultés économiques de l'entreprise (10,5%) et les raisons familiales (8%).

Dans près de la moitié des cas (47,7%), les salariés évoquent une décision commune avec leur employeur, 37,8% des salariés évoquant plutôt une décision de leur part et 14,2% plutôt un choix de l'employeur. Malgré cela, 29% confient qu'ils ont été "contraints par leur employeur à quitter l'établissement". Si la rupture conventionnelle n'existait pas, 28% des salariés déclarent qu'ils seraient restés, 40% qu'ils auraient démissionné et 22% qu'ils auraient été licenciés. Bénéficier des allocations chômage (69%) et éviter un conflit (58%) sont les raisons les plus fréquemment citées pour motiver le choix de la rupture.

Ce dispositif créé en 2008, qui permet de mettre fin d'un commun accord à un contrat à durée indéterminée (CDI), là où auparavant le salarié devait soit démissionner (et perdre ses droits au chômage), soit être licencié, ce qui nécessite un motif et peut être stigmatisant. Selon les dernières données disponibles, depuis la création du dispositif et jusqu'en mai 2013, 1,2 million de ruptures avaient été enregistrées. En 2012, les ruptures conventionnelles ont représenté 16% des fins de CDI.

Méthodologie: l'enquête a été menée par téléphone auprès de près de 4.500 salariés ayant signé une rupture conventionnelle entre avril et juillet 2011.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
Nathalie Alonso

Vous aimerez aussi :