Un tiers des cadres veulent quitter le navire

Michel Holtz

Ce sont deux études conjointes qui sonnent le glas de l'illusion de la motivation en entreprise. Publiées en début de cette semaine, elles pointent toutes deux la volonté des cadres de changer de boîte. La première, réalisée par la Cegos, s'en tient aux souhaits des cadres supérieurs. L'organisme de formation a interrogé 300 membres de comité de direction au mois de juin de cette année pour savoir comment ils envisageaient leur avenir. Et 42% d'entre eux leur ont répondu : « ailleurs ». En ce qui concerne les cadres intermédiaires, interrogés par le cabinet RH Mercer, 30% envisagent d'en faire autant. Soit une hausse de 57% par rapport à une étude similaire réalisée il y a quatre ans.

Pour autant, ces résultats n'ont rien d'étonnant. Cette envie de large était affichée l'an dernier par près d'un tiers des cols blancs, selon l'étude Ifop-Cadremploi que nous vous révélions en juin dernier. Reste à comprendre les motivations de cette lame de fond.

Il est évident que la stagnation des salaires, généralement observée depuis 2008, reste le moteur le plus puissant de cette volonté de changements. Et nombre de recruteurs ne s'en cachent plus, estimant que le petit plus en matière de rémunération est déterminant pour s'offrir les talents d'un cadre compétent. Mais on s'aperçoit aussi, à travers l'étude réalisée par le cabinet Mercer, que c'est aussi l'attachement des cadres à leur entreprise qui est entamée. Ils ne sont plus que 58% à être fiers de leur boîte. Un chiffre en baisse de 9 points sur quatre ans. Du coup, ils espèrent trouver des entreprises dignes d'eux ? L'herbe est toujours plus verte dans la zone industrielle d'à côté.

Quoi qu'il en soit, les entreprises sont poussées à réagir. C'est la cas d'EADS, qui s'apprête à consulter ses bases dans le cadre du programme "My life at EADS", pour trouver de nouveau levier de cohésion (flexibilité des horaires, télétravail...). L'entreprise, qui dispose d'accords sur les thèmes de la prévention du stress (avril 2010) et l'aide à la parentalité (septembre 2010), se laisse trois ans pour aboutir.

(En savoir plus : coffret Cadremploi "C'est décidé, je quitte ma boîte")

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
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