L'annulation par la Cour de cassation, la semaine dernière, du licenciement d'une employée voilée d'une crèche privée a déclenché une salve de critiques, relançant un vieux débat sur le port du voile et autres signes religieux dans l'entreprise.
Plusieurs parlementaires ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils déposeraient des propositions de loi pour renforcer l'interdiction de signes religieux ostentatoires dans l'entreprise privée, notamment dans les lieux accueillant des enfants.
Une très large majorité de Français y sont en tout cas favorables comme le révèle un sondage BVA-iTélé relayé lundi par Le Parisien. 86% des Français souhaitent en effet une loi interdisant le port visible de tout signe d'appartenance religieuse ou politique dans les lieux où l'on s'occupe d'enfants (écoles, crèches, de droit privé ou public), contre 12% qui y sont opposés. Ils sont 83% à se dire favorables à une loi étendant cette interdiction aux entreprises privées, 16% y étant opposés.
Dimanche, un autre sondage Ifop paru dans Dimanche Ouest France montrait lui aussi que les Français étaient très majoritairement opposés (84%) au port du voile ou du foulard islamique par des salariées du privé travaillant dans des lieux accueillant du public (commerces, supermarchés, cabinets médicaux, crèches, écoles privées).
Alors que la polémique enfle entre les tenants d'une laïcité pure et dure et les défenseurs de la liberté religieuse, l'Association Française des Managers de la Diversité (AFMD) et l’Institut de Science et de Théologie des Religions (ISTR) préconisent une gestion humaniste de la problématique religieuse au sein de l'entreprise. L'ouvrage qu'ils publient mardi en ce sens sous le titre "Entreprises et diversité religieuse : un management par le dialogue" rassemble des clés pratiques pour aider les managers à gérer avec sérénité la question de la diversité religieuse. Selon Bruce Roch, président de l’AFMD, « même avec un sujet aussi protéiforme que la diversité religieuse, le management par le dialogue permet d’aplanir les différences et d’objectiver ce qui rassemble les collectifs de travail ».
Nathalie Alonso © Cadremploi.fr
