Une partie de jeux vidéo pour améliorer sa prise de décision

Quentin Velluet

Des chercheurs de la Cass Business School de Londres ont récemment démontré que jouer à des jeux vidéo favorise la prise de bonnes décisions.
Une partie de jeux vidéo pour améliorer sa prise de décision

Une petite partie ? Allez, c’est pour ta carrière. C’est officiel, s’adonner aux jeux vidéo n’a plus rien d’un mauvais passe-temps. Les chercheurs de la Cass Business School de Londres viennent de démontrer qu’un jeu vidéo pouvait améliorer notre prise de décision. L’équipe d’Irene Scopelliti, professeure de marketing à l’origine de l’étude, a testé deux formations dédiées à la prise de décision sur plusieurs centaines de volontaires : les uns ont regardé une vidéo pédagogique destinée à les sensibiliser sur le sujet de l’impartialité. Les autres ont joué à un jeu vidéo immersif développé par les chercheurs, où le joueur est mis dans la peau d’un héros, chargé de retrouver et disculper une voisine accusée à tort d’activités criminelles en testant des hypothèses ou en évaluant le comportement d’un personnage. À la fin de chaque niveau, les joueurs reçoivent des conseils et recommandations en fonction de leur score sur ce qui a influencé ou faussé leurs décisions.

Les cobayes ayant joué au jeu vidéo ont immédiatement amélioré de près de 32 % leur capacité générale de prise de décisions. L’autre groupe, qui a visionné la vidéo, a lui aussi progressé, mais de seulement 18 %. Surtout, l’effet du jeu vidéo a marqué positivement la prise de décision sur le long terme. « Après deux ou trois mois, les manifestations de partialité restent inférieures à la normale de plus de 23 % », indique Irene Scopelliti dans son étude.

Banaliser les serious game

Par sa dimension ludique et participative, et grâce aux retours personnalisés à la fin de chaque niveau, le jeu vidéo réussit donc à toucher le décisionnaire plutôt que de seulement influencer ses décisions. De quoi inciter les salariés à se former davantage par le biais de serious game.

Renault l’a bien compris et a fait appel en 2014 à la société Daesign Serious Game pour la mise en place de deux serious game. Le premier, "Renault : Ultimate Sales Manager" [vidéos] met le joueur dans la peau d’un concessionnaire en balayant les différentes facettes de la gestion d’un établissement. Le deuxième, "Renault Challenge : conduire un entretien de vente", forme aux différentes techniques de vente [vidéo]. Plus rapide à mettre en place et plus simple à adapter, le constructeur automobile en a profité pour le décliner en 20 langues différentes. "Renault Challenge : conduire en entretien de vente" lui a ainsi permis d’envisager la formation de 15 000 collaborateurs dans 40 pays différents.

De manière générale, les études sur les dangers des jeux vidéo font progressivement place à de nouvelles qui les contredisent. Parmi elles, celle publiée en 2010 par l’université de Rochester a par exemple montré que les jeux vidéo augmentaient de 25 % la capacité d’analyse et la rapidité dans la prise de décision.

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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