Une (relative) bonne forme pour le marché des cadres en 2013

Michel Holtz

Il est des périodes où même une baisse de 5% est un soulagement. Cet effritement mesuré, c’est celui du marché de l’emploi des cadres qui, selon l’Apec « résistera en 2013 ». Au total, les 11 000 entreprises interrogées par l’Agence pour l’emploi des cadres envisagent de recruter entre 162 000 et 178 000 cols blancs tout au long de cette année.

Pourquoi cette (relative) bonne forme, alors que l’emploi en général est plus fortement impacté par la crise ? Pierre Lamblin, directeur des études de l’Apec avance : « Les embauches remplacent en grande partie des départs à la retraite toujours nombreux ». Air connu. Moins connu, en revanche, la raison des créations de postes : « La crise n’empêche pas l’innovation, elle peut même la susciter. » D’où le recours aux ingénieurs R&D, « mais aussi aux spécialistes du marketing. »

Plus d'emplois pour les cadres en 2014

Cette bonne tenue du marché de l’emploi des cadres en 2013 préfigure une cuvée 2014 meilleure encore. Selon un modèle économique construit à base de statistiques prévisionnelles nationales et internationales, la reprise est à nos portes. « Et encore, on a pris les prévisions les plus pessimistes, celles de l’OCDE. En 2017, on pourrait retrouver un nombre d’embauches de 200 000 cadres par an », note Pierre Lamblin.

Tout devrait donc s’arranger, mais pas pour tous, pas tout de suite du moins. Les cadres qui disposent d’une expérience de plus de 10 ans constituent, comme c’est le cas depuis quelques années, le gros du peloton correspondant aux besoins des recruteurs. Mais, selon Pierre Lamblin, "ces derniers sont de moins en moins mobiles et les entreprises vont donc avoir tendance à se tourner vers des candidats plus jeunes."

Les cadres ayant moins de 10 ans d'expérience

De fait, les vrais gagnants de l’année seraient, toujours selon les prévisions de l’Apec, les jeunes cadres qui travaillent depuis moins de 10 ans. Le nombre d’embauches de ces expérimentés junior devrait progresser de 11%, car ils cumulent les avantages. « Parce qu’ils sont directement opérationnels et moins chers que les cadres seniors, dont l’expérience dépasse 20 ans ». Directement opérationnels, les jeunes diplômés ne le sont évidemment pas. Et cette année, les sorties de classes pourraient être difficiles, puisque les prévisions d’embauches de ces jeunes fraichement arrivés sur le marché de l’emploi pourraient baisser de 10 à 25%.

Afficher sur son CV une expérience de quelques années à 10 ans, voilà le ticket gagnant. Si, de plus, le candidat est informaticien ou ingénieur R&D, on frôle le jackpot. Car les prévisions dans la première fonction oscillent entre 29 500 et 33 000 recrutements, pour culminer à 38 000 pour la seconde. Quant aux commerciaux, s’ils sont toujours recherchés, ils le sont un peu moins cette année, puisque les prévisions sont en chute de 6 à 12%.

Evidemment, ces projections varient en fonction des secteurs. Si les services raflent à eux seuls 70% des embauches, les autres connaissent une chute plus ou moins sévère. La construction plonge de 13 à 24%. Quant à l’industrie, elle affiche une baisse comprise entre -3% et -18%. Une fourchette large comme l’incertitude que traverse la branche.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
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