Vers la fin de l’entretien annuel d’évaluation ?

Elodie Buzaud

La sacro-sainte rencontre annuelle entre un salarié et son manager ne fera pas long feu dans les entreprises françaises. C’est le message des DRH de grands groupes (Sephora, Sodiaal et Egis, notamment) réunis ce matin à l’initiative de HR Valley, concepteur de modules de formations.

De son côté, la justice a  déjà épinglé l'entretien annuel à deux reprises. En 2008, le tribunal de grande instance de Nanterre avait interdit un processus d’entretien annuel au motif que celui-ci reposait sur des critères imprécis et difficiles à quantifier (sur le comportement, notamment). En 2011, la Cour d’appel de Toulouse avait interdit à Airbus de retenir certains critères de comportement pour décider des primes à octroyer à ses cadres français.

C'est justement cette nouvelle tendance d'évaluation, basée sur des critères comportementaux, qui met du plomb dans l'aile de l'entretien annuel. L'employeur souhaite de plus en plus, évaluer les aptitudes, éléments de personnalité, comportements, capacités d’adaptation… or l'outil d'évaluation qu'est l'entretien annuel est standardisé, découpé en questionnaires aux multiples pages et surtout, il engendre une notation via des outils mathématiques complexes difficilement envisageables pour des aptitudes personnelles.

Du coup, l'entretien annuel n'a plus vraiment de raison d'être. « Le dispositif ne sert plus à rien », lâche Frédéric Périn, DRH du groupe d’infrastructures de transport Egis. « Si l'on arrêtait, personne ne s’en rendrait compte », renchérit Philippe Canonne, DRH de Sephora.

C’est pourquoi HR Valley, spécialiste des modules de formations, a une solution toute trouvée pour éviter l’amalgame : il propose de séparer l’entretien annuel jaugeant la compétence de celui qui impactera le salaire. Au lieu d’un entretien, les salariés en auraient deux… L'entretien annuel est mort, vivent les entretiens annuels !

Elodie Buzaud © Cadremploi.fr

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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