Visitez les nouveaux locaux d’Adidas à Paris

Quentin Velluet

Nous sommes allés visiter le nouveau repaire d’Adidas France à Paris, un hôtel particulier situé dans le IXe arrondissement, qui accueille une centaine de collaborateurs des marques Adidas et Reebok et se veut la vitrine du bien-être au travail façon géant du sport.
Visitez les nouveaux locaux d’Adidas à Paris

On se sentirait presque mal à l’aise avec nos chaussures de ville, tant tout le monde chez Adidas France se balade en basket à trois bandes. La veste non plus n’est pas de rigueur, sauf peut-être si elle est coupée façon teddy et marquée du mythique trèfle à trois feuilles, créé par le numéro deux mondial du sportswear, derrière Nike. Des uniformes détendus qui détonnent avec les moulures de l’hôtel particulier XIXᵉ siècle de 3 340 m2. On trouve des bureaux sur les deux premiers étages et des showrooms sur les quatre restants. Le tout a été en partie imaginé par les salariés lors d’un séminaire en 2015, et sent encore la peinture fraîche.

Pas de bureau attitré mais beaucoup de place

Voisin de l’église de la Sainte-Trinité dans le IXᵉ arrondissement, le bâtiment de la rue Blanche est un véritable dédale de salons haussmanniens repeints en blanc, où de grandes tables en bois et fer brut font office de bureau. Chacun s’installe où il le souhaite, Adidas France ayant fait le choix d’entrer dans le club grandissant des entreprises qui n’attribuent pas de bureaux, ni aux salariés, ni à la direction. Guillaume de Monplanet, le DG France a bien un bureau réservé, mais il est vide et fait office de salle de réunion en son absence.

Avec avec près de 3 400 m2 de locaux pour une centaine de personnes, autrefois implantées à Voisins-le-Bretonneux (78) et rue Notre-Dame-Des-Victoires à
Paris, les collaborateurs du bâtiment baptisé Paname ne manquent pas d’espace pour se rassembler ou s’isoler. En moyenne, un collaborateur a deux emplacements au choix dans le bâtiment, inutile donc d’arriver tôt le matin pour avoir la meilleure place. Au rez-de-chaussée, le grand salon commun baptisé La Cité, fait office d’espace d’accueil pour les collaborateurs strasbourgeois en déplacement et se transforme en salle de conférence quand il le faut. 

« Dérider le codir » sur le télétravail

Le fabricant est allé plus loin dans les nouveaux modes de travail : « Nous n’appliquons aucun contrôle horaire sur qui que ce soit et avons mis en place le télétravail ponctuel sans cadre », explique Sandrine Scheer, DRH d’Adidas Groupe France. En d’autres termes, Adidas France propose le télétravail à la demande, sans avenant au contrat ni accord d’entreprise. Il suffit juste de se mettre d’accord avec son manager. « Je voulais dérider le codir et le management avec cette idée et à force d’accompagnement et de formation des managers il n’y a pas eu trop de réticences », confie la DRH.

Équipes commerciales, marketing, retail et back-office ont été convertis. Même les équipes du service client ont été équipées en conséquence et peuvent répondre aux clients de n’importe où. Une flexibilité qui a ses avantages et ses inconvénients : mieux vaut être un minimum organisé pour éviter de se retrouver à devoir travailler le week-end.

En compensation, Adidas France chouchoute ses salariés : salle zen, cuisine, babyfoot, conciergerie d’entreprise, don de jour de congés entre collègues, interdiction des réunions entre midi et 14 heures pour pouvoir aller à la salle de sport (ouverte 7j/7 et 24h/24) ou encore un comité de vie dans l’entreprise qui mène à bien des projets proposés par les salariés. Le dernier en date : un petit potager collaboratif dans la cour du bâtiment où poussent tomates, ciboulette et menthe.

Un bilan RH attractif

Fort de cela, l’entreprise peut s’enorgueillir de statistiques RH plutôt flatteuses : un turn over faible (70 % des recrutements sont pourvus en interne), un taux d’ancienneté de plus de 9 ans en moyenne et 85 % des 700 employés français estimant qu’il fait bon travailler dans leur entreprise. Autre point fort du fabricant, 30 % de ses managers sont des femmes, fruit d’une politique de recrutement qui exige que pour chaque poste, au moins une femme se retrouve en shortlist. Mais si la parité est quasi atteinte sur l’effectif total, on croise encore beaucoup d’hommes dans les couloirs de Paname. Et ces efforts sociaux ne font pas totalement oublier qu’Adidas, avec ses concurrents Puma et Nike, fait fabriquer près de 100 % de ses produits en Asie aux plus bas coûts, négligeant bien souvent de s’intéresser aux salaires des ouvriers d’usines sous-traitantes en Indonésie, au Vietnam ou en Chine, bien en dessous du minimum vital.

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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