
Ils sont quarante à se retrouver, ce mardi soir, dans un espace de coworking à Paris. Quarante actifs qui ne sont plus comblés par leur job. Il leur manque quelque chose. Mais quoi ? C’est à cette question qu’ils vont commencer à répondre aujourd’hui, et pas à pas pendant six semaines en suivant le programme "Fais le bilan, calmement" de Switch Collective. Dès le départ, les deux fondatrices de la société, Clara Delétraz et Béatrice Moulin, les accueillent en les mettant en condition avec un petit jeu. Chaque participant doit trouver son binôme, son buddy, en langage de switchers. Tous se regardent, timidement pour certains. D’autres discutent vite, franchement. Ils échangent déjà sur leurs points communs, leur travail qui ne les satisfait pas, leurs idées (ou leur manque d’idées, justement) pour la suite. Visiblement, malgré la chaleur et l’heure tardive, ils sont heureux d’être là et prêts pour être formés dans cette « école pour apprendre à inventer son propre parcours », selon les mots de la co-fondatrice Clara Delétraz.
Pionniers du travail du futur
Leur parcours, pour la plupart, a été tracé il y a plusieurs années : grandes écoles, concours de la fonction publique, postes de consultants dans des boîtes importantes. Ces quarante personnes, dont plus de la moitié est issue de la génération Y, ont pourtant eu envie de tout envoyer valser. « C’est normal », les rassurent Béatrice et Clara. Les deux trentenaires qui sont aussi passées par une période de remise en question, commencent la session par une présentation du monde du travail d’aujourd’hui, de son système héritée de l’ère industrielle, ses salariés désengagés, ses contrats de travail à durée déterminée... « Vous n’avez pas à vous sentir coupable de ne pas vous trouver à votre place. Si 91 % des salariés sont désengagés, c’est que le système est à bout de souffle. Vous, vous êtes des pionniers d’un nouveau modèle », assure Béatrice. En fait, switcher, c’est ça : participer à la création d’une autre organisation du travail. Certains switcheront radicalement, créeront leur entreprise, changeront totalement de voie, mais la plupart n’opéreront que de petits ajustements. Des petits ajustements qui feront toute la différence. Par exemple, Éléonore, qui a participé à une session en mars, vient de signer un contrat dans une start-up, alors qu’elle travaillait depuis des années au sein d’un grand groupe. Elle n’a pas changé de métier. Grâce à Switch Collective, elle s’est simplement rendue compte de ce qui ne lui plaisait pas dans son ancienne situation : son environnement de travail.
Plus moderne qu’un bilan de compétences
Car le programme est avant tout une découverte de soi. « Ce qui fait sa modernité ? Sa durée, l’importance du collectif et la pluridisciplinarité », assure Clara Delétraz. En effet, les soirées et week-ends du groupe sont rythmés par des ateliers en petits groupes, des exercices quotidiens pour se connaître soi-même, et des interventions de personnes inspirantes issus de domaines variés. Coachs, designers, entrepreneurs, philosophes, professeurs de yoga… Les fondatrices partent du principe que pour trouver sa voie les inspirations doivent être multiples. Et à la fin du programme, ce sont surtout les switchers entre eux, entre buddies, qui deviennent des coachs et des sources d’inspiration.
Les premiers pas vers une nouvelle vie
Attention, le programme ne produit pas de miracle. Les participants en sortent avec une idée plus ou moins précise de ce qu’ils veulent faire. Mais ils ont fait le point sur ce qui ne leur plaît pas à leur poste actuel, sur ce qui les fait vibrer. Ils se sont recentrés mentalement et physiquement. Et ils commencent à explorer des pistes pour être épanouis au travail. « J’ai trouvé un nouveau travail qui me plaît très vite, mais je suis une exception. Faire le programme permet avant tout de rassembler toutes les pièces du puzzle et d’apprendre à être heureux. On en a tous l’ambition, mais c’est super dur », développe Éléonore, qui conseillerait « carrément » à ses amis de suivre le même programme.
Prochaine session : septembre 2016
Inscription : Fais le bilan, calmement
Prix : 460 euros
À noter : à partir de septembre s’ouvriront deux autres programmes, pour explorer une piste en particulier après le bilan et accompagner l’action
*Sondage Ipsos, octobre 2014
**Étude Gallup – résultats pour les Français
