
Un leader spirituel, c’est quoi ?
Anticipant les polémiques, dans son ouvrage Didier Pitelet prévient d’emblée « bien sûr à l’évocation du terme “ spirituel”, les boucliers se lèvent au pays de Voltaire et de Diderot. Mais ce serait une grave erreur de confondre spiritualité et religion. Il n’y a en effet rien de religieux dans le propos, encore moins d’incantation, mais seulement une ambition, de faire l’éloge de l’authenticité dans les rapports humains ».
La vraie performance d’une entreprise n’est pas qu’économique mais aussi une performance de cœur.Didier Pitelet
Les dirigeants doivent oser affirmer leurs croyances et ne plus « exposer leur soumission au modèle économique, de surcroît de plus en plus anglo saxon, en s’éloignant des standards culturels européens, et pour finir, on a des dirigeants “copiés-collés”, dont on ne sait pas ce qu’ils représentent, ce qu’ils incarnent et en quoi ils croient ».
Une authenticité et des conviction préservées coûte que coûte : « Dans le leadership spirituel, il doit y avoir un alignement entre les tripes, la tête et le cœur du dirigeant », martèle Didier Pitelet.
Un leader spirituel, c’est qui ?
À dire vrai, les recettes toutes faites pour un meilleur leadership, on y croit moyen. Que les choses soient bien claires, chacun et chacune possède son propre leadership par son histoire et son vécu. Et Didier Pitelet en convient.
Toutefois, selon lui, le leadership spirituel possède quelques invariants.
- L’honnêteté : le leader spirituel (LS) « dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit » sans jamais chercher à manipuler ni à tromper.
- Le don de soi : « il préfère le « nous » au « je » et se donne pleinement à celles et ceux qu’il est censé guider ». C’est l’exact opposé du leader « moi, moi, moi » égocentré.
- Le courage : la qualité la moins répandue en entreprise ! Le LS « milite pour les droits et des devoirs de chacun au nom de l’engagement collectif », insiste Didier Pitelet.
- Le respect : des différences, des points de vue, des personnes, le LS incarne le respect.
- L’humilité : là encore, un sport peu pratiqué dans le monde professionnel. Le LS est « un adepte de la pyramide inversée car il sait mieux que quiconque qu’il ne peut rien sans ses équipes ».
- L’exemplarité : la légitimité d’un LS repose sur son exemplarité en termes d’engagement, de travail, de rigueur, d’éthique et de comportement.
- L’écoute : peu importe le statut de son interlocuteur, le LS est à l’écoute de tous tout le temps. « Il sait que c’est le meilleur moyen de détecter, d’encourager et de fidéliser des talents. Il fait de l’écoute sa “marque de fabrique” », conclut Didier Pitelet.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.