
- Recrutements en hausse : les employeurs peinent à recruter, donc les profils atypiques peuvent en profiter
- Canaux de recrutement : les employeurs multiplient les moyens de toucher des candidats, donc soyez à l’écoute
- La lettre de motivation : elle bat (un peu) de l’aile, vous allez gagner du temps
- Salaires d’embauche : revus à la hausse, n'hésitez pas à négocier
- Des temps partiels plus facilement accordés
- REPLAY/ Le debrief de la matinale BFM BUSINESS : des cadres en position de négocier
Recrutements en hausse : les employeurs peinent à recruter, donc les profils atypiques peuvent en profiter
Cette année, l’Apec prévoit encore 308 800 embauches cadres. Il y a donc des places à prendre. Surtout que les entreprises galèrent : 64% des employeurs ayant recruté au moins un cadre en 2022 ont rencontré des difficultés pour dénicher la perle rare. Soit +14% par rapport à 2021. Pourquoi ? Visiblement à cause de l’insuffisance des candidatures et/ou au décalage entre les offres et les profils des postulants. Et bien sûr, à cause de la guerre des talents que se livrent les entreprises pour attirer les meilleurs.

Pourquoi c’est bon pour vous ? Si vous avez des fourmis dans les jambes, c’est le moment de cibler des entreprises en manque de candidats. Et si vous avez un profil atypique, les employeurs sont plus ouverts que jamais, donc foncez !
Canaux de recrutement : les employeurs multiplient les moyens de toucher des candidats, donc soyez à l’écoute
La hiérarchie des canaux utilisés par les recruteurs pour faire savoir qu'ils recrutent n’a pas été bouleversée :
- les offres d’emploi sur les jobboards ou leurs propres sites
- les réseaux sociaux et le réseau des contacts.
- les cabinets de recrutement par approche directe
On le voit les recruteurs, en galère de candidats, chassent à tout va et partout, histoire de toucher un maximum de cadres. Ce qui n’a pas l’air très payant si l’on en croit la part des employeurs (64%) qui galèrent à embaucher au moins un cadre. Preuve supplémentaire, il faut 12 semaines en moyenne pour mener à bien un processus de recrutement. Versus 11 semaines en 2021. Les employeurs qui galèrent le plus selon l’Apec sons, sans surprise, les ETI et les grandes entreprises dans les secteurs de la construction et de l'ingénierie R&D.

Pourquoi c’est bon pour vous ? Plus les recruteurs déploient des stratégies multicanales pour diffuser leurs offres d’emploi, plus vous augmentez vos chances de tomber sur la bonne annonce au bon moment. Avec un bon système d’alerte par mots clés, vous êtes quasiment sûr de ne louper aucune opportunité affichée. Mais rien ne vous empêche bien sûr de travailler aussi le marché caché de l’emploi.
La lettre de motivation : elle bat (un peu) de l’aile, vous allez gagner du temps
Alors que tout le monde se réjouissait de passer par ChatGPT pour « rédiger » des lettres de motivation aux petits oignons, voilà que les recruteurs en sont moins friands. Seuls 56% continuent à en demander une selon l’Apec. Soit 11% de moins qu’en 2021. Les grandes entreprises qui rencontrent des difficultés de recrutement sont les premières à baisser la garde sur le sujet.

Pourquoi c’est bon pour vous? En ayant moins de lettres de motivation à envoyer, vous aurez plus de temps pour peaufiner et personnaliser celles qui seront indispensables. Vos candidatures vont gagner en qualité. Et puis, vous aurez également davantage de temps pour vous préparer aux entretiens de présélection téléphonique. C’est désormais lors de ces appels que les recruteurs vont décider s’ils vont plus loin avec vous dans le processus d’embauche. Une sorte de lettre de motivation orale. Préparez vos pitchs !
Salaires d’embauche : revus à la hausse, n'hésitez pas à négocier
Dans un contexte de guerre des talents accrue et avec une inflation galopante, les employeurs ont compris qu’il fallait consentir des efforts s’ils veulent faire venir de bons candidats. « 62% des entreprise ont ainsi révisé à la hausse la rémunération initialement prévue (+ 7 pts vs 2021). Les grandes entreprises, disposant de davantage de marges de manœuvre, ont été plus nombreuses à utiliser le levier de la rémunération en 2022 (76 %) », souligne l’Apec.

Pourquoi c’est bon pour vous ? Car ce chiffre vous donne des billes pour initier et conclure la négociation de votre nouveau salaire d’embauche. En changeant de boîte, vous pouvez négocier au moins 15% supplémentaire par rapport à votre rémunération précédente. Voire beaucoup plus si vous êtes sur un métier en tension.
Des temps partiels plus facilement accordés
Plus d’un tiers des entreprises songe à accorder un temps partiel si les candidats venaient à en faire la demande. Un changement de paradigme sur le rapport au travail de la part des employeurs ? Difficile à dire. Car à ce jour, selon la Dares, les temps partiels ne concernent que 9,3% des cadres contre 32% des employés. Et ce sont majoritairement les femmes qui y passent. Toutefois, de plus en plus d’entreprises mettent en place des temps partiels à la demande, notamment pour permettre à leurs collaborateurs de faire des choses à côté (des side projects comme ils disent). C’est le cas par exemple chez Mazars. Ces demandes ne sont pas nécessairement genrées. Le temps partiel gagnera-t-il un jour aussi les hommes cadres ?

Pourquoi c’est bon pour vous? Car cela participe à l’équilibre vie pro vie perso. Et donc cela peut vous laisser du temps libre pour vous investir sur un autre sujet vous tenant à cœur. Mais attention, qui dit temps partiel, dit réduction de salaire. Un jour off c’est 20% en moins sur votre rémunération mensuelle. Encore faut-il en avoir les moyens ! Autre option pour vous, visez des boîtes passées à la semaine de 4 jours. Dans ce cas-là, votre salaire ne varie pas.
REPLAY/ Le debrief de la matinale BFM BUSINESS : des cadres en position de négocier
Carole Ferté, directrice des études de CadremploiJ, est revenue sue l'étude publiée par l'Apec, aux côtés de Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l'ESCP, François Miquet-Marty, président de Viavoice et Stéphane Dubreuil, expert en télécommunications.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.