
En moyenne, les cadres du secteur privé gagnent en France (hors Mayotte) 4 570 euros nets mensuels, en équivalent temps plein, selon l’étude de l’Insee sur les salaires de 2023. C’est sensiblement plus que la moyenne des salariés privés dans leur ensemble, qui est de 2 730 euros nets mensuels. Pour les salariés du secteur public, le salaire moyen net en 2022 était de 2 530 euros (2 600 euros pour les fonctionnaires).
Les cadres, sont, en toute logique, la catégorie socio-professionnelle la mieux rémunérée : en comparaison, les employés gagnent 1 960 euros moyens. Cependant, c’est aussi la catégorie dont le pouvoir d’achat a le moins progressé ces dernières années. En effet, le salaire en euros constants, c’est-à-dire corrigé de l’inflation, a augmenté de 13% entre 1996 et 2023 pour l’ensemble des salariés privés (soit +0,5% par an). Or, pour les cadres, il n’a augmenté que de 0,5% sur la même période. L’Insee l’explique notamment par des salaires de cadres « davantage sensibles aux chocs conjoncturels, car ils intègrent une part variable liée à la performance individuelle ou collective, en général plus forte que pour les autres catégories socioprofessionnelles ».
Au sein même de la population de cadres, il existe de fortes disparités d’un département à l’autre. Ainsi, les cadres gagnent 1,8 fois plus en moyenne dans le département où ils sont le mieux payé que dans celui où ils sont le moins bien payé.
Plusieurs phénomènes peuvent l’expliquer. L’Insee explique ainsi qu’en moyenne, les salaires sont plus élevés dans les aires d’attraction des villesdans les aires d’attraction des villes (où vivent 97% des salariés du privé) qu’en-dehors, et que plus l’aire d’attraction est peuplée, plus les salaires sont en moyenne élevés. Les salariés les plus qualifiés, donc en moyenne mieux rémunérés, sont sur-représentés dans les grandes aires d’attraction. Ces zones voient généralement une activité économique et une productivité plus élevée, mais également un coût de la vie supérieur.
Les départements comportant de grandes villes – ou des aires plus petites mais sectorielles, bénéficiant ainsi d’un fort dynamisme économique – verront donc des salaires de cadres supérieurs aux départements plus ruraux. En 2018, le salaire moyen d’un cadre dans l’aire à la plus forte rémunération était ainsi de 4 810 euros, contre 3 640 euros dans les aires de 50 000 à 200 000 habitants.
D’autant que les cadres sont plus représentés dans les grandes aires urbaines, entre autres parce qu’elles accueillent plus de sièges sociaux et de secteurs d’activité où les cadres sont très présents. Ainsi, dans la plus grande aire du pays, un tiers des salariés sont des cadres. Un emploi sur cinq est un emploi cadre dans les aires de plus de 700 000 habitants, jusqu’à un sur quatre dans des villes comme Toulouse et Grenoble. Cela se réduit en moyenne au fur et à mesure que la taille de l’aire diminue, alors que c’est l’inverse pour les ouvriers. Les cadres ne représentent ainsi plus qu’un emploi salarié sur huit dans les aires de 50 000 à 200 000 habitants.
De 21,6 à 39,1 euros horaire
A l’échelle du département, c’est donc le département rural de la Lozère qui offre le salaire horaire le plus faible aux cadres : 21,6 euros nets, soit environ 3 276 euros mensuels nets. Le département occitan comporte 76 500 habitants, ce qui en fait le département le moins peuplé de France, pour une densité de quinze habitants au kilomètre carré (plus faible densité de Métropole, deuxième plus faible du pays derrière la Guyane).
La Creuse est avant-dernière du classement, avec un salaire horaire de 22,2 euros nets, soit environ 3 367 euros mensuels. Le département du centre de la France, appartenant à la Nouvelle-Aquitaine, est le deuxième moins peuplé de France avec 115 500 habitants, pour une densité de 21 habitants par kilomètre carré, ce qui le place juste derrière la Lozère en la matière. Ce top 5 des plus bas salaires est complété par les Hautes-Alpes (22,4 euros nets horaires), le Cantal (22,7) et l’Ariège (23,1). En comparaison, la Creuse est le département avec les plus bas salaires toutes catégories confondues, la Lozère se classe troisième, le Cantal deuxième.
Le département français où les cadres gagnent le plus est évidemment Paris, avec un salaire horaire net moyen de 39,1 euros (environ 5 930 euros nets mensuels). Le département de la capitale est le deuxième le plus peuplé derrière le Nord (2,1 millions d’habitants) et le plus dense (20 238 habitants par kilomètre carré).
Le deuxième est les Hauts-De-Seine (également deuxième département plus dense du pays) avec 36,4 euros nets horaires, soit environ 5 520 euros mensuels nets. Viennent ensuite les Yvelines (35,3 euros), le Val-De-Marne (29,6 euros) et l’Essonne (28,6 euros). Ce top 5 est identique pour les salariés dans leur ensemble.
Le premier département hors Ile-De-France est la Guyane, qui se classe sixième avec 28,5 euros nets horaires (4 322 euros mensuels). Puis viennent l’Oise (dont une partie des habitants travaillent dans l’Ile-de-France voisine), les Alpes-Maritimes (28,4 euros nets horaires pour les deux, soit 4 307 euros mensuels), le Rhône (28,2 euros) et à égalité la Martinique et la Guadeloupe (28,1 euros). Une suite de classement différente de l’ensemble des salariés, pour lesquels viennent ensuite le Rhône, la Haute-Garonne, le Val-d’Oise, la Seine-Maritime puis l’Isère.

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