
La quinzaine de 9 jours, comment ça marche chez Figures ?
« C’est simple, depuis fin novembre 2022, tout le monde dispose d’un jour off toutes les deux semaines. Le mercredi ou le vendredi, au choix des salariés. Sauf pour certaines équipes, le support client notamment, où l’on doit s'assurer d'avoir au moins une personne présente. Dans ce cas-là, s’il n’y a pas assez de monde un jour, on doit trouver un compromis ! Ce jour off est évidemment payé. En juillet et en août, on repassera à la semaine de 4 jours », explique d’emblée Virgile Raingeard, fondateur de Figures, une application de rémunération en temps réel.
Pourquoi la semaine de 4 jours n’a pas fonctionné chez Figures ?
La start-up parisienne, qui avait expérimenté la semaine de 4 jours payés 5, rétropédale donc sur le sujet ! A cela, plusieurs raisons :
- Un décalage entre la théorie et la pratique
Pour faire simple, chez Figures, il y a deux teams : la team tech et la team « face aux clients ». « Avec le système de la semaine de 4 jours, la team en contact avec les clients se retrouvait à devoir quand même travailler quelques heures durant le jour off pour répondre aux exigences des clients. Donc une impression de ne pas pouvoir vraiment profiter de cette journée. Dans la même temps, la team tech était vraiment off. Il s’était donc créé une boîte à deux vitesses », analyse Virgile Raingeard. - L’organisation du travail elle-même
Chez Figures, les collaborateurs basés partout en Europe avaient l’habitude de se retrouver toutes les 6 semaines pour des sessions de travail collectives de 2 ou 3 jours et partager des moments conviviaux. « Beaucoup de collaborateurs nous ont fait part de leur sentiment de ne plus avoir de temps pour travailler “normalement” », explique le CEO de Figures. Entre les déplacements, les retrouvailles et le jour off hebdomadaire, cela n’est plus tenable. - La baisse de productivité des équipes
« Notre organisation initiale était déjà basée sur une efficacité organisationnelle exigeante. D’emblée, on avait par exemple déjà limité le nombre de réunions et leur durée. Lors du passage à la semaine de 4 jours, on n’avait finalement pas beaucoup de gras pour tailler et gagner davantage en efficacité », reconnait-il.
Face à ce triple constat, l’expérimentation des 4 jours payés 5 est abandonnée au profit de la quinzaine des 9 jours.
Pourquoi la quinzaine de 9 jours est un compromis qui fonctionne ?
Fervent défenseur de la semaine de 4 jours à la base, Virgile Raingeard reconnait que cette solution n’était donc pas optimum. Mais pas question pour autant de repartir dans le monde d’avant. En brainstormant avec les équipes, les dirigeants modélisent donc la quinzaine de 9 jours.
Évidemment, la team tech a fait des bonds en perdant un jour off toutes les deux semaines mais les autres ont retrouvé le sourire.

On les avait prévenus que la semaine de 4 jours était une expérimentation et que l’on se réservait le droit de faire marche arrière si nécessaire. En replaçant le sujet dans le contexte de l’organisation du travail, les collaborateurs ont compris. Avec le nouveau système de quinzaine de 9 jours, le taux de satisfaction des salariés est de 4,8/5. Le jour off est pris et vraiment non travailléVirgile Raingeard, co-fondateur de Figures
Côté retrouvailles, elles se déroulent désormais toutes les 8 semaines contre 6 auparavant. Et chaque salarié a aussi la possibilité de rejoindre un petit groupe de collègues pour des sessions de travail collective où bon leur semble. Et ce, tous frais payés par la boîte.
C’est donc en direct de Malaga que Virgile Raingeard a répondu à nos questions. D’autres salariés étaient ces jours-ci en groupe de travail à Berlin ! Un rythme qui semble séduire les collaborateurs mais aussi les dirigeants qui pour l’heure, envisagent cette quinzaine de 9 jours de manière pérenne.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.