
Elle ne se doutait pas qu’en intégrant l'enseigne McDonald's dans le cadre d'un job étudiant, Léa Melquiot allait connaître une ascension professionnelle aussi rapide. À partir de 2016, en parallèle de ses études de mathématiques appliquées à l'Université Paris-Est de Marne-la-Vallée, la jeune femme est équipière polyvalente au sein de McDonald's. Durant deux ans, elle occupe ce poste, payé l'équivalent du Smic (soit environ 9 euros nets par heure) ainsi que ceux d'hôtesse puis d'assistante manager. "Une fois que j'ai décroché mon diplôme de licence, je n'ai pas souhaité poursuivre mes études. Comme je me sentais bien chez McDonald's, j'ai plutôt demandé à évoluer au sein de l'enseigne, comme le reste de mes collègues", raconte-t-elle.
C’est en novembre 2019 que la carrière de Léa Melquiot prend un autre tournant. Elle est promue manager d'un restaurant dans le 16e arrondissement de Paris, à Beaugrenelle, après avoir suivi une formation courte sur le leadership. Alors qu’elle n’a que 22 ans, la jeune femme manage une équipe de 40 personnes. Une fois qu'elle devient "manager confirmé", ses missions deviennent plus transversales : elle s’intéresse alors au recrutement, à la formation et à la sécurité alimentaire. Trois ans après, Léa Melquiot continue d’évoluer dans ses fonctions. "Le poste de directrice adjointe m'attirait. Mais dans le même temps, j'étais encore très jeune, à la fois en poste et en âge, et je ne me voyais pas évoluer si vite", raconte-t-elle.
En juillet 2023, un poste de directrice adjointe se libère dans son restaurant du 16e arrondissement. La future cadre le décroche. Elle occupe ensuite la même fonction au sein d’un autre restaurant McDonald's du 5e arrondissement, à côté de la gare d'Austerlitz. "J'ai alors suivi une formation en management qui m'a notamment appris à gérer des équipes, mais aussi à mieux communiquer, à gérer les émotions des salariés, à anticiper et éviter les éventuels débordements. J'ai également passé plusieurs tests, dont des tests de personnalité et des tests psychologiques", se souvient-elle. Seulement quatre mois après sa prise de poste dans le restaurant du 5e arrondissement, la chaîne lui propose de devenir directrice. "J'ai alors décidé de freiner mon évolution de carrière. Ça allait trop vite pour moi, je ne me sentais pas prête pour exercer un poste aussi stratégique, aussi jeune. J'avais à cœur de faire au moins une année complète dans ce restaurant", confie la jeune cadre.
Aujourd’hui et depuis septembre 2024, Léa Melquiot manage, en tant que directrice, une soixantaine de personnes, toutes générations confondues, dont 37 collaborateurs en "équivalent temps plein". "Au début, j'ai eu un peu peur de cette prise de poste. Ce qui m'a rassurée, c'était que je pouvais suivre des formations sur le management, la finance, les ressources humaines…", explique-t-elle.
Chez McDonald’s, la rémunération des directeurs des restaurants varie en fonction de chaque site. "Un directeur touche a minima 43 900 euros bruts par an, et nos opérateurs indépendants définissent la composition de leur politique de rémunération", explique le service RH de l'enseigne. Soit, a minima, environ 2 750 euros nets par mois. Une rémunération complétée par plusieurs avantages en nature comme une mutuelle santé, des réductions sur les repas ainsi que "des primes sur objectifs, en fonction de l'atteinte des objectifs opérationnels et commerciaux du restaurant", précise le service RH. Sans compter les primes conventionnelles ou légales, telles que des primes de partage de la valeur, des participations…
Des histoires comme celle de Léa, McDonald’s en a plein. Au sein de l’enseigne, la mobilité interne a un poids significatif dans sa politique de recrutement. "Les directeurs de restaurant qui sont en poste ont des parcours très variés : certains sont diplômés de médecine tandis que d'autres n'ont aucun diplôme, pas même le bac", illustre-t-elle. Chez McDonald's, 82% des directeurs de restaurant ont commencé leur carrière en tant qu'équipier polyvalent et ont évolué sur des postes à responsabilité, indique le service RH de l'enseigne. Aujourd’hui, 54% du personnel encadrant sont des femmes.

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.