Je suis directrice d’un EHPAD et voilà combien je gagne après 7 années d’exercice

En France, les EHPAD rencontrent des difficultés financières. D’après un rapport du Sénat publié en septembre 2024, 66 % des EHPAD publics ou privés à but non lucratif étaient en déficit en 2023 (contre 27 % en 2020). S’ajoutent à ces problèmes des difficultés de recrutement. Confrontés à une crise des vocations, accentuée par le scandale Orpea mis en lumière en janvier 2022, les EHPAD manquent de personnel et peinent à en attirer. Pourtant, le nombre de personnes âgées dépendantes devrait atteindre 16 % d’ici 2030, 36 % d’ici 2040 et 46 % d’ici 2050. Toujours selon le rapport du Sénat, 600 000 personnes seraient actuellement prises en charge au sein d’un EHPAD. Le problème, c’est que cette pénurie de soignants conduit à la fermeture de certains lits ainsi qu’au recours plus systématique à l’intérim, alors même que les budgets sont tendus.

Dans la filière de la santé, les EHPAD réservent pourtant de belles opportunités d’emploi pour ceux qui sont en quête de sens. Sarah fait par exemple partie des personnes qui ont choisi de travailler en maison de retraite par vocation. À l’issue de son Master en management des établissements sanitaires et sociaux, elle occupe un poste de chef de service puis directrice adjointe d’une clinique. La quadragénaire a ensuite brigué le poste de directrice d’un établissement appartenant à l’un des géants du secteur médico-social. « Une évolution de carrière classique dans le milieu », indique-t-elle. « Ce que j’aime dans mon métier, c’est la variété des missions quotidiennes. Je suis à la fois dans l’opérationnel, aux côtés de mes équipes soignantes, et dans la stratégie, via la concrétisation de notre projet d’établissement », explique-t-elle.

Le rôle de Sarah est, entre autres, de mettre en place des mesures concrètes visant à améliorer la qualité des soins de ses résidents. « Je m’inspire beaucoup des retours des familles des résidents, qui sont elles aussi forces de propositions », précise-t-elle. Le recrutement de personnel soignant fait aussi partie de ses attributions. C’est même sa mission la plus ardue. « Entre le moment où je formule un besoin et celui où une personne est en poste, il peut se passer presque un an… Même si notre établissement est situé en plein cœur d’un bassin d’emploi, nous rencontrons des difficultés pour recruter », regrette-t-elle. Et Sarah ne peut pas faire de la rémunération un facteur d’attractivité, son établissement étant, comme les autres, confronté à des difficultés financières.

En tant que directrice d’un EHPAD depuis 7 ans, Sarah touche une rémunération « à peine assez élevée au regard du niveau de responsabilité exigé et du fait que je travaille en horaires décalés, parfois même le week-end », estime-t-elle. Concrètement, la quadragénaire est payée environ 61 000 euros bruts par an. « C’est 4000 euros de plus que lorsque j’étais directrice adjointe », confie-t-elle. Chaque mois, Sarah perçoit ainsi un salaire net d’environ 3960 euros, contre 3705 euros lorsqu’elle était directrice adjointe. Un niveau de rémunération qui se situe dans la moyenne du secteur. D’après l’étude de rémunérations du cabinet de recrutement FED MEDICAL, un directeur d’établissement médico-social touche entre 42 000 et 55 000 euros bruts par an en début de carrière, entre 55 000 et 70 000 euros bruts par an après 5 ans de carrière et environ 70 000 euros passé 10 ans de carrière.