Les espaces de coworking prennent leurs quartiers en région
2787, c’est le nombre d’espaces de coworking identifiés par Ubiq dans son indice du coworking publié en novembre 2021. Soit une augmentation de 60% depuis 2019.
Alors qu’à Paris, la concentration fait son chemin sur des espaces plus grands et plus premium, le marché dans les grandes villes de France continue son développement avec succès.Indice du coworking, Ubiq, novembre 2021
Les mètres carrés de coworking montent en flèche dans les régions élargies de Lyon, Marseille et Bordeaux.
« Certains acteurs ont d’ailleurs fait du développement en région leur spécialité à l’image du groupe IWG (349 sites dont 284 en région), Startway (11 sites en région) et de nombreux nouveaux entrants comme Hiptown (5 espaces à Marseille, Lyon, Bordeaux, Lille), Babel (qui prévoit de s’installer à Grenoble, Lille et Bordeaux après Marseille et Montpellier), ou encore Flex-O (3 sites à Lyon, Nantes, Lille ouverts en 2021 et qui prévoit d’ouvrir 50 sites hors IDF à horizon 5 ans) », précise l’étude. A la clé, de nombreux postes à pourvoir.
Quelles offres d'emploi à pourvoir en ce moment dans le coworking ?
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Des postes de manager d’espace de coworking à pourvoir
Selon les acteurs, les directeurs de centre de coworking ont le statut cadre ou pas.
- C’est le cas chez Wojo. Pour assurer l’ouverture de ses deux prochains espaces parisiens, cet opérateur recherche 4 candidats (2 managers et 2 adjoints) .
Souvent ils viennent du secteur de l’hôtellerie, des clubs de vacances ou de la concurrence. L’une de nos managers de centre est une ancienne contrôleuse de gestion du secteur. Elle ne venait donc pas nécessairement d’un métier de l’exploitation. En revanche, elle est tout à fait capable de maitriser les coûts.Jessica Fouilleul, DRH de Wojo
- Parmi les 50 postes cadres à pourvoir chez Morning, certains concernent des managers d’espaces de coworking en 2022. Chez Multiburo, ces embauches interviendront plutôt en fin d’année.
« L’area manager est un peu comme un directeur d’hôtel sauf que, à la place des chambres, il gère des bureaux. Il est donc en charge de l’exploitation du centre, du management des équipes et la moitié de son temps est dédié à des démarches commerciales auprès des entreprises. Les candidats doivent donc avoir une forte culture commerciale et une excellente maitrise de la gestion d’un centre de profit. Cela peut par exemple être d’anciens responsables d’agence d’intérim », détaille Stéphanie Auxenfans, directrice générale de Multiburo.
💶 Quel salaire pour un manager de centre de coworking ?
- Chez Multiburo : entre 40 et 60 000 euros annuels, fixe et variable compris, pour un collaborateur qui encadre 4 à 7 personnes. Le variable est indexé sur le taux de remplissage, le développement du CA et la vente de services annexes.
- Chez Wojo : sur les plus petits sites, le package d’entrée est autour de 45 000 euros annuels, qui évolue avec l’expérience.
Nos conditions salariales mais aussi les horaires – en semaine aux heures de bureau – sont plus compétitifs que dans l’hôtellerie.Jessica Fouilleul, DRH de Wojo
Des postes de commerciaux à saisir
Leur objectif est donc de vendre des espaces de travail flexibles et de coworking à des entreprises.
IWG (Regus, HQ, Signature by Regus, Spaces, Stop& Work) recherche une dizaine de commerciaux. « Les candidats doivent avoir une expérience commerciale réussie de 5 à 10 ans dans des métiers de la transaction. Ils doivent être à l’aise avec la prospection et le chasse de nouveaux clients. Notamment auprès de grandes comptes », souligne Christophe Burckart, directeur général d’IWG France.
💶 Quel salaire pour un commercial coworking ?
Chez IWG, le fixe des commerciaux oscille entre 38 et 40000 euros, auquel s’ajoute un part variable. Soit un pourcentage du CA des contrats signés. « Le variable peut parfois atteindre le double du fixe et il est déplafonné », précise le DG.
Des jobs à prendre en lien avec l’immobilier
Le nerf de la guerre dans le coworking c’est évidemment l’emplacement des sites. Central ou proche des grands hubs de transport, en périphérie pour des centres visant à accueillir des salariés qui ne peuvent pas télétravailler depuis leur domicile… tout est possible.
Pour décrocher the site to be, les acteurs du secteur recherchent des développeurs immobiliers chez IWG (5 postes), et pour les aménager, des conducteurs de travaux, architectes d’intérieur, chefs de projets aménagement chez Morning, un responsable de travaux chez Multiburo.
IWG qui compte ouvrir 1 à 2 sites en 2022, 3 ou 4 l’année suivante, ainsi de suite pour atteindre 30 à 50 ouvertures d’ici 5 ans, vise des développeurs immobiliers capables d’identifier des partenaires (propriétaires, foncières) pour leur proposer des contrats de gestion. Ou s’ils souhaitent opérer directement des contrats de franchise.
« Nous avons identifié 20 territoires. Les futurs développeurs immobiliers doivent être très mobiles afin de prospecter et de les défricher. Une expérience dans le domaine de la franchise peut être intéressante. Ils doivent être à l’aise dans le développement immobilier, mais aussi avec les chiffres afin de maitriser les modèles financiers. Et avec le marketing pour réussir à tisser leur toile localement pour se faire connaitre », détaille Christophe Buckart, directeur général d’IWG France.
💶 Quel salaire pour un développeur immobilier ?
Chez IWG, entre 45 et 52 000 euros en fixe et un variable sous forme de prime indexée sur le nombre de contrats signés.
La question qui tue : Le télétravail est-il permis dans le secteur du coworking ?
« Nous sommes flex et pratiquons le télétravail à haute dose. Nous possédons 30 bureaux dans la capitale, autant de possibilités de télétravailler ! », précise Marie Barbier, en charge des ressources humaines chez Morning. « Les collaborateurs des services support peuvent télétravailler depuis leur domicile ou dans l’un de nos centres un jour par semaine. Et nous l’expérimentons également pour nos responsables de centre », insiste Stéphanie Auxenfans, DG de Multiburo.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.