
Le téléphone, un objet du quotidien ou un outil démoniaque ? Selon votre âge, il est possible que vous n’ayez pas la même vision de cet appareil. Et en particulier, des appels téléphoniques en direct. Des études émergent en effet pour expliquer que les plus jeunes générations sont mal à l’aise avec les appels en direct.
Le cabinet de recrutement de cadres Robert Walters s’est penché sur les pratiques des jeunes professionnels. Il en ressort que pas loin de la moitié des moins de 29 ans (43% précisément) se sentent anxieux lors d’un appel téléphonique – ce que le cabinet nomme « phone anxiety ». Si plus de la moitié (57%) se dit à l’aise au téléphone, le chiffre est plus bas que celui des générations plus âgées, puisque c’est le cas de 75% des 30-49 ans et même 85% des plus de cinquante ans, pour une moyenne tous âges confondus de 79% de cadres à l’aise au téléphone.
Les causes de cette anxiété des jeunes vis-à-vis du téléphone ? Les personnes interrogées dans l’enquête évoquent « la peur de ne pas avoir toutes les réponses à des requêtes, la crainte d'être écouté par des collègues et la pression sociale due à un flot continu de sollicitations ». Autant de risques qui sont soit inexistants soit plus facilement gérables lors d’un échange écrit, lequel permet par exemple de chercher des confirmations avant d’envoyer une réponse.
Cette appréhension vis-à-vis du téléphone est peut-être liée à la pandémie de covid. En effet, « Les jeunes générations ont pour la plupart débuté leur carrière professionnelle pendant le Covid, période où tous les échanges se sont digitalisés. Nombre d’entre eux craignent de prendre le téléphone, de se heurter à un refus, et envisagent le mail comme un moyen plus simple et rapide de communiquer, explique Imaine Fatnassi, manager chez Robert Walters, dans la présentation de l’étude. Un changement que nous remarquons également avec les professionnels avec lesquels nous échangeons au quotidien, qui ne répondent plus au téléphone et privilégient les retours par messages, ce qui impacte forcément le lien que nous créons avec nos clients et nos candidats ».
S’adapter et accompagner les jeunes cadres
Cette anxiété générationnelle se ressent logiquement dans les canaux de communication favoris. Ainsi, 75% des moins de 29 ans privilégient soit l’e-mail soit les échanges en personne, et seulement 25% le téléphone. C’est moins que les 38% des plus de trente ans qui préfèrent ce canal. « On le remarque aujourd’hui au sein même de nos équipes où la part de prospection est importante, et où les collaborateurs plus jeunes ont davantage le réflexe d’envoyer un mail ou un SMS plutôt que de passer un appel », témoigne Imaine Fatnassi. Cependant, toutes générations confondues, l’e-mail a toujours les faveurs des cadres, puisque cela reste le moyen de communication privilégié pour les échanges internes (41%) comme pour les échanges externes (69%).
Le cabinet de conseil suggère aux entreprises de voir comment il leur est possible de s’adapter. La première étape est d’identifier les missions dans lesquelles l’appel téléphonique est indispensable et celles dans lesquelles une alternative est possible. Dans ce second cas, les entreprises peuvent proposer des solutions de communication numériques afin que les jeunes générations se sentent plus à l’aise. « Le phénomène de ghosting est de plus en plus fréquent, que ce soit lors des processus de recrutement ou au cours du suivi des missions d’un professionnel en intérim par exemple. Les professionnels se sentent sursollicités par ces appels téléphoniques, et il convient de trouver d’autres formats de communication pour conserver et entretenir un lien avec eux », illustre Imaine Fatnassi.
Dans tous les cas, les organisations peuvent aussi proposer un accompagnement et de la formation pour que les jeunes générations se sentent plus à l’aise au téléphone. L’idée est de maintenir des échanges fluides et efficaces. Et surtout, qui permettent à toutes les générations de dialoguer dans l’harmonie.
Méthodologie
Enquête flash menée par le cabinet de recrutement de cadres Robert Walters auprès de plus de 120 entreprises et 350 professionnels au cours du mois de janvier 2025.

Votre jobboard est aussi un média. Toute une équipe de journalistes, rédacteurs, community manager, vidéastes et infographistes s'activent en coulisses pour vous proposer des contenus inédits. Vous informer sur le marché de l'emploi, interviewer les meilleurs experts et vous conseiller pour vous lancer, on adore... Bienvenue dans la job zone !