Parité femmes-hommes : les 10 infos qu’il ne fallait pas manquer en octobre 2021

Sylvie Laidet-Ratier

#HAPPY PARITE - Femmes au G20, nouvelle loi, le coût du couple hétéro, 3 pistes efficaces pour féminiser les codirs.... L'actu de la parité à travers 10 infos sélectionnées par la rédaction, qui pointent ses avancées et ses reculs.

L'actualité de la parité femmes hommes en octobre 2021

Parité femmes-hommes : les 10 infos qu’il ne fallait pas manquer en octobre 2021
L'actualité de la parité femmes hommes en octobre 2021

Violence et harcèlement au travail envers les femmes enfin dans la loi

Le Parlement français vient enfin de ratifier la convention de l’organisation internationale du travail (OIT) contre toute violence ou harcèlement fondés sur le genre. Concrètement, 7 mesures viennent renforcer l’arsenal juridique français parmi lesquelles la protection des victimes de violences domestiques contre le licenciement, la création de nouveaux droits pour les victimes, l’établissement d’un bilan de la mise en place des référents harcèlement et, l’obligation de formation sur la question de la violence et du harcèlement pour les cadres... Mieux vaut tard que jamais.

Loi Rixain : vers 40% de femmes dans les instances dirigeantes d’ici 2030

Un nouveau pas vers l’égalité femmes-hommes avec l’adoption par le Sénat de la proposition de loi Rixain imposant 40% de femmes dans les instances dirigeantes. Toutefois il faudra faire preuve de patience car les entreprises ont jusqu’à 2030 pour l’appliquer. Et autre hic, ce texte ne vise que les boites de plus de 1000 salariés, soit une minorités des entreprises et des collaboratrices. La bonne nouvelle est que le législateur s’intéresse enfin au secteur de l’investissement. La banque publique Bpifrance devra respecter des objectifs de mixité dans le soutien aux entreprises et un seuil de 30% de femmes d'ici 2025 dans les comités de sélection des projets. Un seuil de 40% a été ajouté par les sénateurs à partir de 2027.

Marie-Pierre Rixain (LaREM) défend sa proposition de loi "visant à accélérer l'égalité économique et professionnelle" :

A fonds derrière la parité

Dans Le Monde du 4 octobre, on apprend que 6 fonds d'investissement ont choisi de miser sur la parité femmes-hommes. Comment ? C’est simple, ils « ne laissent entrer dans leur portefeuille que des sociétés ayant engagé en interne une politique en faveur des femmes ». Parmi leurs critères de sélection, le nombre de femmes et d’hommes et la disparité salariale mais aussi (et surtout) le nombre de collaboratrices occupant des postes stratégiques, leur avancement et l’équilibre vie pro-vie perso.

Quand les femmes s’invitent au G20, ça marche

Réuni à Rome en marge du G20, le Women’s Forum a réussi à rallier 26 grands patrons – BNP Paribas, Gucci, Engie, Enel, Publicis ou encore Microsoft Europe – autour d’un pacte visant à éliminer les inégalités de genre dans leurs entreprises. Un engagement public qui ne demande qu’à être suivi d’effets. Le « Davos des femmes » a également proposé une dizaine d’initiatives visant à (re)donner aux femmes leur place légitime dans l’économie mondiale.

Opération lauriers pour la mixité

On prend presque les mêmes et on recommence. Si on regarde les résultats de la 8e édition du Palmarès de la féminisation des instances dirigeantes des entreprises du SBF120, on retrouve Gecina  à la première place notamment grâce à la présence de plus de 40% de femmes dans ses instances étudiées par le Palmarès (Conseil d’Administration, Comités exécutifs et Top 100). Sodexo est sur la deuxième marche du podium, devant Mercialys et la Française des Jeux, qui fait son entrée dans le top 5. Maisons du Monde conserve sa 5e place. Le classement 2020 confirme une nouvelle fois l’impact de la loi Copé-Zimmermann sur l’évolution des taux de féminisation des conseils d’administration et de surveillance (45,5% en 2020 soit + 0,5 % en un an). Les taux de féminisation des comex marquent une nette progression en un an : +3,3% s’élevant aujourd’hui à 24,7%. « Les efforts restent cependant à poursuivre pour les postes de direction générale et de présidence du conseil d’administration même si une légère progression est enregistrée entre 2019 et 2020. Seules 12 femmes sont directrices générales ou présidentes de directoire (contre 11 en 2019) et 11 femmes présidentes de conseil d’administration ou de surveillance (contre 7 en 2019) », soulignent les auteurs.

>> Découvrez le palmarès complet de la féminisation des instances dirigeantes des entreprises du SBF120

3 pistes pour féminiser les codirs

Isabelle Bastide, la présidente de Page Group l'affirme "Nous ne devons plus attendre". Dans l'étude sur la "Féminisation des instances dirigeantes : pour un nouveau leadership" qu'elle a commandée à l'Ifop, elle donne 3 pistes à oser pour accélérer la féminisation des instances dirigeantes ;

  • Eriger des rôles modèles : pour mettre en avant le fait qu’une femme, avec les qualités qui lui sont propres, est légitime et crédible en tant que dirigeante.
  • Développer la sororité : encourager une plus grande solidarité féminine et la mise en place d’actions visant à faciliter les échanges d’idées et les parcours de carrière.
  • Combattre le syndrome de l’imposteur : 2 femmes managers sur 3 et plus de la moitié des femmes dirigeantes disent en être atteintes !

Féminisation des fonctions : quand une ministre donne le « la » à un député

Petite scène de sexisme ordinaire à l’Assemblée. Julien Aubert, député LR du Vaucluse est alors rapporteur d’une proposition de loi visant à «raisonner le développement éolien. » En s’adressant à Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, il ne cesse de répéter « Madame LE ministre ». Agacée, elle lui demande de l’appeler Madame LA ministre » comme le prévoit depuis 2019 le règlement de l’Assemblée qui stipule que « les fonctions exercées au sein de l’Assemblée sont mentionnées avec la marque du genre commandée par la personne concernée ». Mais face à l’irrespect du député qui refuse  de féminiser le titre de la ministre, elle lui balance du « monsieur LA rapporteur». Résultat : c’est finalement Barbara Pompili qui a droit à un sermon de la présidente de séance, Annie Genvard, députée… LR, estimant que la ministre fait de la provocation.

Retour sur un congé paternité allongé

Quelques mois après son entrée en vigueur, ce congé allongé fait déjà couler beaucoup d’encre. Dans Libération, des pères témoignent de ce « bouleversement bienvenu » dans leur vie de jeune parent. A l’autre bout du spectre, le rugbyman grenoblois Timoci Nagusa explique à RMCsport, la « contrariété » de son club lorsqu’il a décidé de prendre ses jours de congés pater. Résistant ainsi à la pression ambiante. Des roles models inspirants.

Le couple hétéro est-il une arnaque pour les femmes ?

Avec « Le prix à payer : ce que le couple hétéro coûte aux femmes », signé Lucile Quillet (Éditions Les liens qui libèrent), on découvre que l’addition est salée. Avant, pendant et après le couple, l’auteure fait les comptes. Et c’est peu dire que les femmes sont débitrices. Une plongée dans le portefeuille des couples alimentée par des témoignages, des chercheuses, des sociologues et des statisticiennes.

Comex switch: les nominations de femmes dirigeantes

  • Cécile Rap-Veber devient la première femme à prendre la direction de la Sacem.
  • Caroline Guellati est nommée directrice du conseil télécom, média & entertainment chez Sopra Steria Next.
  • Doris Birkhofer va désormais assurer la Présidence de Siemens France.
  • Aurélie Récher est, elle, nommée directrice commerciale de Kellogg France.
  • Bérengère Hubner vient d’être embauchée comme directrice générale de GAP France.
  • Caroline Arnould va siéger au comex de Cafpi, au poste de directrice du développement.
Tags : Parité
Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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